𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 :63

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"La vérité est rarement pure et jamais simple."








Le couteau crisse contre la porcelaine, un bruit aigu qui me donne la chair de poule.

Il découpe sa viande avec une lenteur exaspérante, savourant chaque bouchée comme si c'était un repas de fête.

Moi, je reste figée, mes mains crispées sur mes genoux, le regard rivé sur mon assiette immaculée.

L'odeur de la viande grillée me soulève le cœur, un mélange de fer et d'épices qui m'écoeure.

Mon estomac se tord, mais pas de faim.

Plutôt d'une angoisse sourde, viscérale.

Je n'ose pas toucher aux couverts, de peur que le simple geste de porter une bouchée à mes lèvres me trahisse.

Il le sait.

Il savoure mon inconfort autant que son repas.

Son sourire narquois flotte au bord de ses lèvres tandis qu'il s'amuse à faire tinter son verre de vin.

-Vous ne mangez pas ? demande-t-il d'un ton faussement concerné.

Je serre les poings sous la table.

Le métal froid de mon arme presse ma paume, seule chose qui m'empêche de perdre pied.

-Comment connaissez-vous mon père ?

Le silence se brise brutalement.

Il repose lentement ses couverts, s'essuie la bouche avec une précision presque mécanique, puis me fixe de ses yeux perçants.

-Il a infiltré mon organisation, dit-il d'une voix douce, presque caressante. C'était un espion. Un traître.

Chaque syllabe dégouline de mépris.

Le goût amer de la rage me brûle la gorge.

Je voulais le briser, lui faire payer, mais la vérité m'échappait toujours.

Alors que je serrais mon arme dans mes mains, je continuais à le fixer, déterminée à obtenir des réponses.

- Pourquoi l'avoir tué ? interrogeais-je, la rage bouillonnant en moi, prête à lui sauter dessus à tout instant.

Il déposa ses couverts, un air enjoué dans les yeux, son regard m'irritant au plus haut point.

Je n'avais qu'une envie : le faire payer.

- Quand ai-je dit que j'avais ôté la vie à ton père ? demandait-il, feignant la surprise.

- Qu'avez-vous fait à mon père ? reformulais-je ma question, agacée par son ton désinvolte.

- Moi, rien, même si j'aurais voulu que son sang coule, avouait-il d'un ton glacial.

- Comment avez-vous connu ma mère ? répliquais-je, cherchant à comprendre le lien entre ces hommes et ma vie, ma colère toujours prête à exploser.

-Nos familles se côtoyaient, on était censés se marier, avouait-il avec un regard nostalgique, comme si ces souvenirs empreints de promesses, le hantaient encore.

- Comment est mort mon père ?

Je reviens à nouveau à ce sujet, ma voix tremblante trahissant mon agitation.

- Un accident de travail, non, riait-il, un éclat de malice dans ses yeux.

Ça t'amuse, enfoiré, ça ne me fait pas rire, moi .

𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant