𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 )

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 : 60

"La vengeance, c'est comme une ombre : elle te suit partout, te hante, te consume... jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de toi, sauf le vide."

J'étais en froid avec Lorenzo. J'avais donc décidé de retourner chez moi en douce avec tout ces frères et sans le mien .

Dès l'instant où ils le remarqueront , je serai foutu , mais , j'ai laissé un petit mot , quand même !

Le mot en question : "Je prends des vacances loin de l'aigri de service . "

Un soupir m'échappa alors que nous arrivions devant la maison. Cette maison.

Ce logement où tant de choses s'étaient passées, où chaque mur semblait encore résonner des souvenirs du passé. Ce lieu, autrefois refuge, n'était plus qu'une prison de douleurs et de regrets.

Je restai un instant devant la porte, la main hésitante sur la poignée.

Aucun  d'eux ne dit un mot. Ils savaient. Ils savaient ce que cet endroit représentait pour moi.

Finalement, je pris une inspiration et poussai la porte.

L'air à l'intérieur était chargé de poussière et d'un parfum familier, mélange de bois vieilli et de souvenirs oubliés.

C'était ici que je rêvais pendant des heures, imaginant un avenir où je deviendrai  policière.

C'était là que je m'étais imposé une pression insupportable, passant des semaines à me répéter que je n'étais pas assez forte. Que je n'y arriverais jamais.

Je m'étais mesurée à des standards inatteignables, repoussant sans cesse mes limites jusqu'à en perdre le souffle.

J'avais mis de côté mes sentiments, les enfouissant sous une couche de détermination froide et implacable.

Papa... est-ce qu'au final, j'ai vraiment réussi ma vie ?

Je me sentais... méchante et horrible avec mes proches. Et pourtant, ça ne me dérangeait pas vraiment.

J'aimais mon travail, mais je pourrais tout arrêter juste pour te venger.

Est-ce que , ma vengeance,  est pour toi, Papa ?

Ou est-ce que, finalement, c'est juste un autre de mes actes égoïstes ?

Je veux me venger du fait qu'on m'a arraché mon père des bras... ou du fait qu'on ait tué un pauvre innocent ?

-Faudrait faire le ménage, riait Armando, me tirant brusquement de mes pensées.

Je tournai lentement la tête vers lui. Son sourire était léger, presque moqueur, mais son regard me scrutait avec une certaine inquiétude.

-Tu m'aides ? demandais-je d'un ton indifférent.

Il hocha la tête et m'adressa un sourire. Ares et lui se mirent à ranger, occupés à rétablir un semblant d'ordre dans ce chaos.

Je les laissai faire et montai à l'étage, grimpant les escaliers grinçants.

Chaque marche semblait résonner avec des souvenirs enfouis.

Tout était resté figé, comme si le temps s'était arrêté à l'instant où j'avais quitté cette maison.

Je m'assis sur mon lit et attrapai le cadre photo posé sur ma table de chevet.

Sur l'image, mon père était là, souriant, avec Yaqub et moi à ses côtés.

Une partie de la photo était déchirée, là où était ma mère.