𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 )

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 : 56

"La vérité peut blesser , mais le mensonge détruit ."

Vous y avez déjà pensé, vous ?

L'idée que vos proches puissent ressentir du dégoût pour vous, cela me ronge chaque jour un peu plus.

Personne ne me connaît réellement, personne ne sait ce que j'aime ou ce que je déteste.

Cette solitude, ce vide qui m'entoure, m'engloutit, mais étrangement, ce n'est pas si déplaisant.

Je crois que je me suis habituée à mon propre malheur, comme si c'était devenu une seconde peau.

- Des servantes du manoir étaient tellement folles... Qu'elles l'observaient sous la douche, et même, elles se permettaient de sentir ses vêtements, me murmurait Ares avec un sourire malicieux.

À cette déclaration, je deviens toute rouge, l'idée même de sentir ses vêtements semble tellement absurde.

Il doit mentir... C'est à la fois gênant et répugnant.

- Mais Lorenzo est un grand romantique au fond, riait Ares, ses yeux pétillants de malice.

Je le fixe, perplexe, essayant de déchiffrer la vérité derrière ses mots.

- Apparemment, il y a une femme... C'est son premier amour, et jusqu'à ce jour, il lui reste fidèle, me marmonnait-il, comme s'il révélait un secret inestimable.

- Tu vas me dire qu'il ne s'est approché d'aucunes autres femmes ?

Je ris, n'y croyant pas un instant, mais une part de moi se demande si, peut-être, cela pourrait être vrai...

Pourtant, Ares acquiesce, il a l'air sincère.

Je sens soudain une présence, un regard qui me transperce.

Je me tourne et je le vois... Lorenzo.

Ses cheveux bruns tombent en désordre sur son front, et son teint à peine bronzé semble briller sous la lumière douce de la cuisine.

Il se tient là, appuyé contre le plan de travail en marbre , son attitude décontractée contraste avec l'intensité de son regard.

Il paraît si... captivant et mystérieux, comme un personnage tout droit sorti d'un roman...

Il aime une autre, idiote ! Et puis, tu le hais, as-tu oublié ?!

Je secoue la tête pour chasser ces pensées confuses et continue de préparer à manger, avec l'aide de mon cher acolyte, Ares, qui s'affaire à mes côtés.

L'odeur des épices emplit l'air, mélangée à celle du pain qui lève au four, créant une ambiance chaleureuse et familière.

Pourtant, la tension dans l'air est palpable, comme si chaque geste était observé, chaque mot pesé.

- Je te dis que ça se lave la viande, affirmais-je en lui criant dessus, la frustration montant en moi.

- Ah oui ? D'accord, marmonnait-il, l'air déconcerté.

Je me tourne un instant, et là, je le vois en train de laver la viande avec du liquide vaisselle, comme s'il s'attaquait à une vaisselle sale.

- Ares ! criais-je, choquée par sa débilité manifeste.

À ce moment, Akira nous rejoint, mort de rire, ses éclats de voix résonnant dans la cuisine.

Il se met à nous aider, ajoutant une touche de légèreté à la situation.