𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 )

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 : 81

"Mon père restera toujours le meilleur homme qui ait pu exister ."

Un traître ?

Impossible. Silas ment. Il ment forcément.

Alors pourquoi cette boule au ventre, cette sensation de trahison sourde, comme un poison lent ?

Après cet événement, nous sommes tous rentrés.

Un silence lourd, pesant, a enveloppé le groupe comme un linceul.

Armando s'est penché sur le corps inerte de Silas, impassible.

-On le jette où, celui-là ?

La question me glace le sang. Une décharge traverse mon échine.

Ce détachement, cette indifférence...

Kiernan n'a rien fait. Il est resté là, spectateur amusé.

Et Daphne, elle... elle ne faisait que hurler, les yeux fous, hors d'elle.

J'imagine que ce qu'on dit est vraie , l'amour rend aveugle .

On quitte cet immeuble.

Je suis ailleurs, enfermée dans mes pensées.

Hazel, elle, supplie Daphne de venir avec nous, mais la réponse est brutale.

-ALLEZ TOUS BRÛLER !

Crie-t-elle, cette garce inflexible, le regard chargé de haine.

Nous atteignons enfin le manoir.

Je suis montée dans la voiture avec Ares seulement.

Il est doux, il essaie de me faire rire, de m'apaiser. Il ne pose pas de questions.

Il est comme un baume sur une plaie encore ouverte.

La nuit est tombée.

À peine descendue du véhicule, l'air glacial me gifle, me sort de ma torpeur.

-Oups, je crois que le boss est pas content, princesse.

Je lève les yeux, attirée par cette présence magnétique.

Lorenzo.

Qu'est-ce qu'il fait là ?

Il a l'air furieux. Une colère glaciale, contenue.

Il écrase sa cigarette, puis s'avance vers nous, son regard noir ancré sur Ares.

-On m'explique pourquoi mon foutu bras droit était en sortie scolaire, et que je suis le dernier e être au courant ?

Sa voix est tranchante.

Ares se cache derrière moi, soudain moins sûr de lui.

Je soutiens le regard de Lorenzo. J'ai envie de tout lui balancer.

De lui dire ce que j'ai sur le cœur. De crier, de pleurer, de...me confier .

-Tu me mates, trésor ?

-Oui.

Ma réponse est sèche, honnête, sans détour.

Nos regards s'accrochent, comme deux lames prêtes à s'entrechoquer.

-Je vois que je ne suis plus concerné. Je vous laisse, les tourtereaux !

Ares s'éloigne, hilare.

Lorenzo ne sourit plus. Son expression change. La colère laisse place à quelque chose d'autre. De plus profond. De plus vrai.