𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 : 5

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"Certains ne savent pas aimer mais persévèrent ."









Quelques années plus tard :

Drogue, meurtres, prostitution. Voilà ce qui me réveille chaque matin .

J'ai réussi.

Yaqub et moi, on a réussi.

C'était le rêve de papa, nous voir là où on en est aujourd'hui. Flics. Propres. Droits.

Enfin... en apparence.

Des années ont passé, et des choses se sont effondrées.

Mon oncle est mort.
Comme ça.
Miraculeusement. Tragiquement.

Et on ne sait toujours pas comment.

Peut-être une de ses magouilles qui a mal tourné. Ça ne me surprendrait pas.

Avec Yaqub, on a effacé toutes les dettes de notre père.

Aujourd'hui, il ne reste qu'une seule chose à faire : trouver celui qui l'a tué.

Yaqub ne cesse de dire que j'ai changé. Et il a raison.

Je ne suis plus cette gamine docile qui obéissait à l'oncle les yeux fermés.

Je suis quelqu'un d'autre, maintenant. Quelqu'un de plus dur.

-Bouge ton cul, Alexandre ! gueulai-je, excédée.

On était en patrouille.

Et lui, il restait planté là comme un gland devant l'immeuble.

Cet abruti a toujours été trop prudent. Trop lent.

Trop... froussard.

-C'est bon, j'arrive..., marmonna-t-il d'un ton bougon.

-T'es sûr que c'est ici, Rayhane ? demanda-t-il, les sourcils levés.

-Évidemment. Et si on ne bouge pas, il sera trop tard. Allez, avance !

-On aurait peut-être dû attendre... Je veux dire, le mandat est tout juste arrivé. On devrait appeler du renfort, non ?

-Pour l'instant, on entre. Juste toi et moi. J'ai déjà prévenu Dan.

On pousse la porte.

Sans surprise : sécurité renforcée, gros bras en costard.

Le genre qu'on croise dans les arrières-salles glauques des pires clubs de la ville.

-C'est privé ici, dit l'un d'eux, sa main se posant sur mon épaule.

Mauvais réflexe.

Je la repousse sans ménagement.

Mon regard suffit à faire passer le message : touche-moi encore, et je te pète le bras.

-Tu sais pas à qui tu parles, lâcha Alexandre, las.

-Ah ouais ? Et j'ai l'honneur de m'adresser à qui ?, ricana le molosse.

Je sors ma carte. Froidement.

-Police.

-Vous avez un mandat ?

-Sérieusement ? T'as besoin qu'on te le montre en couleurs ? Alexandre brandit le document.

À contre-cœur, ils nous laissent passer.

Trop tard, bien sûr : ils ont déjà dû alerter les autres à l'intérieur.

-C'est trop calme..., soufflai-je, méfiante.

𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant