𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 :70

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"Les mots de ma mère : Je les ai mis au monde, mais je n'ai jamais voulu de ce rôle. Chaque jour, je joue un personnage que je n'ai pas choisi ."






Après cette soirée mouvementée, nous rentrons enfin.

Chaque pas est une épreuve, mes muscles me brûlent, mes paupières sont lourdes.

Il glisse un bras sous mon épaule et m'aide à avancer jusqu'à ma chambre.

Je me laisse tomber sur mon lit sans même prendre la peine de retirer mes chaussures.

Sous son regard perçant, je soupire et ferme les yeux un instant, cherchant un semblant de répit.

-J'en ai plus que marre...

Sa voix grave me ramène à la réalité.

-Marre de quoi ?

Je passe une main sur mon visage, lasse, fatiguée.

-De tout ça...

Il reste silencieux une seconde, comme s'il pesait mes mots avant de répondre d'un ton calme, presque inquiétant :

-Alors dis-moi ce qui te déplaît, et je le supprimerai.

Un sourire amer étire mes lèvres.

-Et si c'est un homme ? Tu le supprimerais pour moi ? ris-je, cherchant à alléger l'atmosphère.

Mais son regard s'assombrit. Il ne plaisante pas.

-Je le ferai disparaître.

Un frisson remonte le long de mon échine. Il a dit ça avec une telle certitude... un calme glacial.

-Tu ressembles à un taré parfois... murmuré-je en le fixant, incertaine.

Il est assis sur le bord de mon lit, trop à l'aise, comme s'il avait toujours eu sa place ici, comme s'il savait que je ne le repousserais pas. Son regard me scrute avec une intensité troublante.

-Rayhane ?

-Hmm... ?

-Tu veux que je tue quelqu'un pour toi ?

Je souffle, agacée par son sérieux.

Sans réfléchir, je saisis un oreiller et le lui lance.

Il l'attrape en plein vol, avec une aisance
déconcertante.

Pendant une seconde, je crois voir un éclat de malice dans ses yeux.

Et puis, il sourit. Il m'a souri.

-Repose-toi, trésor.

Mon cœur rate un battement.

Il va partir.

Il va me laisser seule avec mes pensées, avec ces ombres qui m'assaillent dès que la nuit tombe.

Non... Je ne veux pas qu'il parte.

Ridicule, Rayhane.

Alors je ravale ce que je ressens et détourne le regard.

-Ouais... Bonne nuit.

Il quitte la pièce.

À mon malheur.

Et je ne le retiens pas.

Le ventre vide et l'humeur massacrante, je fouillais désespérément les placards de la cuisine, mes mouvements devenant de plus en plus brusques à mesure que ma frustration grandissait.

𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant