L'AMOUREUX

Chapitre III : Retour au bercail

Paris, février 1996

LIAM

Je sors mon téléphone de ma poche et compose le numéro de Louise, Marius toujours avec moi après mon concert.

— Prépare tes affaires, nous rentrons à Venise.

Après cette deuxième rencontre avec Joy, je ne peux pas rester dans la même ville que cet enfoiré d'Ernesto. Après avoir croisé son regard derrière Joy, j'ai eu une montée de colère immédiate en moi. Me savoir dans la même ville que lui m'horripile. De plus, si même pour un voyage, nous nous retrouvons dans le même établissement. Sa présence m'est insupportable.

Il fallait forcément que je tombe sur la seule personne qu'il connaissait à cette foutue soirée et j'ai vraiment été un idiot pour le coup.

Sa fiancée qui plus est.

Et je ne sais pourquoi, mais la demoiselle a hanté toute ma nuit. Je la revois dans sa magnifique robe noire et ses magnifiques cheveux bruns.

Son regard m'a fait frissonner. Il n'y a pas de doute, elle ne m'apprécie pas beaucoup.

Hier soir, nous sommes rentrés directement à l'hôtel après l'incident et Gio a essayé de me sortir les vers du nez mais je n'ai rien dit. Je sais ce qu'elle en pensera et je n'ai pas envie d'entendre son discours de :

« C'est comme ça que je t'ai élevé Liam ? Tu me fais honte » et blablabla.

Je sais que je suis stupide elle n'a pas besoin de me le répéter à longueur de journée.

J'ai annulé tous les rendez-vous que j'avais prévu pour le lendemain après que Marius et moi soyons sortis de l'Opéra où j'ai été agréablement surpris de la recroiser, même si ce n'était pas son cas.

J'entre dans la suite de Gio suivi de mon ami. Je la préviens du changement de programme et que nous rentrons tout de suite à Venise. Cela ne lui plaît pas forcément mais je ne lui laisse pas véritablement le choix.

— Donc on part maintenant, et tes autres rendez-vous Liam, me fait remarquer mon ami.

— Ça attendra. Il attendra.

— Très bien, dit Marius en soupirant, alors on y va.

— Mais je n'ai pas fini de visiter Paris, et nous avions d'autres soirées de prévues pour demain soir et après-demain, se plaint Giovanna.

Je la prends par les épaules pour l'approcher et lui embrasse la tempe.

— Nous reviendrons Gio, je lui promets, ce n'était pas la dernière fois que nous venions en France.

Je passe deux derniers coups de fil après avoir fini mes bagages et monte dans le taxi direction l'aéroport où je retrouve Marius, Giovanna et Louise.

Je m'excuse du retard et ma sœur me tombe dessus.   

— Il ne faudra pas que ça devienne une habitude, Liam.

Je la regarde, perplexe.

— Ces retards, précise-t-elle face à mon incompréhension. C'est de plus en plus fréquent et cela nous impacte tous, tu sais.

Je fais mine de ne rien entendre et monte dans l'avion. Je commande un verre de vin et direction Venise.

Louise vient s'asseoir à côté de moi durant le vol et pose une pile de papier devant moi.

— Bon, j'ai fait quelques recherches et apparemment Novikova n'est pas le premier acheteur que l'on perd ce mois-ci.

— Je m'en suis douté, apprends-moi quelque chose que je ne sais pas déjà, Louise.