Chapitre XLI : Jour du concert

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Venise, mai 1996

LIAM

— Bonjour tout le monde, je suis navré d'être en retard.

Je me suis levé il y a à peine une heure. Après notre petite escapade, Joy et moi sommes tout de suite allés nous coucher. Elle a voulu dormir avec moi, ce que j'ai accepté et nous sommes directement tombés dans un sommeil profond, mais j'ai dû me lever et la laisser dormir.

J'avais oublié que ce soir était le grand soir.

— Allez, tout le monde se met en place s'il vous plaît. Josh, tu viens me voir si tu as besoin d'aide pour t'accorder.

Tout le monde prend sa place et nous commençons les dernières répétitions.

°°°

Ça y est, c'est maintenant.

La salle se remplit de plus en plus et le stress commence à monter. J'observe derrière le rideau les gens se placer tout à tour mais je n'arrive pas à repérer ni Joy, ni les autres.

Un violoniste m'approche :

— Liam, j'ai une corde qui a cassé.

— Il devrait y en avoir dans la réserve, tu as une boîte avec des cordes neuves.

— Merci.

Suivi d'un vent :

— Liam, au canon nous...

— Clé de Fa pour vous.

Puis une percussion :

— Liam quand tu lèves...

— Huit temps après.

Je me mets sur l'estrade et appelle tous les musiciens avant le lever du rideau.

— Écoutez-moi tous s'il vous plaît !

Tout le monde se rassemble devant moi.

— Nous y sommes enfin ! Je vous remercie tous de faire partie de cet orchestre, nous avons bien travaillé et ne paniquons pas. Je sais que pour certains ce soir sera votre première représentation, mais tout va bien se passer. N'oubliez pas de me regarder et laisser vos doigts et vos bouches faire le reste. Faites-vous confiance.

Sur ces mots, nous nous mettons en place avant le lever de rideau.

Plus un bruit ne se fait entendre.

Tout est calme.

Puis le rideau se lève enfin, la lumière jaillit et les applaudissements retentissent dans la salle.

J'attends que les spectateurs finissent d'applaudir et je donne le tempo.

C'est parti. Nous commençons doucement avec les flûtes qui plantent le décor dans un bois près d'une chaumière. Celles-ci rendent l'atmosphère enchantée comme si des fées apparaissaient et venaient s'installer sur les épaules des spectateurs. Ensuite les violon se lancent, alors un petit garçon sort de la maisonnette et va se promener dans les bois à la recherche de créatures magiques. La harpe fait apparaître un ruisseau suivie d'une cascade grâce aux trompettes. Les violon se calment pour laisser le garçon s'asseoir au bord du point d'eau. Les flûtes et clarinettes reprennent le rythme pour accueillir les fées qui viennent jouer près du garçon. Quant à la harpe, toujours aussi gracieuse, celle-ci s'accélère pour enfin laisser place au xylophone et percussion. L'orage approche. Il faut qu'il rentre. Mais le cor annonce l'arrivée d'une créature maléfique. Le cor et les violons se répondent allant crescendo, avant d'exploser dans la salle. La canon arrive, permettant de faire comprendre la panique des fées qui s'envolent dans tous les sens pour se cacher. Le violoncelle rentre dans l'histoire. Le père du petit garçon vient chasser le cor et par la suite, réprimander son fils de s'être éloigné. Les percussions finissent l'orage et la harpe reprend un rythme régulier et lent. Les clarinettes miment les dernières gouttes qui tombent dans la rivière. Et les flûtes, piano piano, disparaissent dans les arbres des hautbois.

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