L'AMOUREUX

Chapitre IX : D'or et d'argent

Venise, février 1996

LIAM

— J'ai du nouveau!

Louise vient d'entrer dans mon bureau en posant son sac à main face à moi.

— Dis-moi tout, bella.

— J'ai réussi à fouiller dans les comptes de notre cher Costa et j'ai trouvé une faille. Il y a un revenu qui n'a pas été blanchi, un des premiers apparemment, vu la date, dit-elle tout en sortant une montagne de papiers.

— Attends, comment as-tu eu accès à ses comptes?

Je ne sais même pas pourquoi je demande car je lui ai dit de tout faire pour avoir les informations pour créer tout un dossier. Lui ne s'est pas gêné pour en récolter sur nous.

— Cela a vraiment une importance, Liam?

— Non, tu as raison, dis-je en me concentrant sur la pile de papiers.

Elle me montre les revenus en question. Malheureusement, pour l'instant nous ne pouvons pas remonter jusqu'à l'acheteur.

— Je vais essayer de voir ce que je peux faire pour ça, propose Louise.

Tom rentre au même moment dans la pièce.

— Faire quoi?

— Louise a réussi à trouver une piste concernant Costa. Si nous arrivons à remonter jusqu'à l'acheteur et à lui faire cracher le morceau, nous pourrions en tirer profit.

— C'est génial. Mais il ne faudrait pas que ça te retombe dessus Louise, sois prudente quand tu fais ça.

— Pour l'instant tout va bien et j'ai pu faire avancer les choses, comparé à d'autres, elle défie Tom du regard.

— C'est un reproche?

Une atmosphère bizarre s'installe dans la pièce. J'observe mes deux amis tout à tour.

— Prends-le comme tu veux.

Ils ne disent plus rien et Louise reporte son attention sur les papiers qu'elle avait placés devant moi.

— Sais-tu quel a été l'achat? je lui demande des précisions.

— Apparemment un violon, un Stradivarius, mais le prix d'achat est bien au-dessus de sa valeur estimée.

— C'est louche.

— En effet.

Le téléphone de mon amie sonne. Elle range les papiers qu'elle m'avait sortis dans son sac.

— Désolée les garçons mais je dois y aller. Nous nous voyons tout à l'heure, vous n'avez pas oublié ?

Elle nous regarde l'air suspect en fermant son sac à main. Elle se dirige ensuite vers la sortie. Ce n'est pas la première fois que Tom ou moi oublions un événement. Mais je l'avais noté au feutre noir dans mon agenda.

— Bien sûr que non, on sera là, ne t'inquiète pas, répond Tom.

— Ne t'en fais pas Louise. Nous serons bien présents, j'appuie la réponse de Tom.

— Super, donc à tout à l'heure.

Elle quitte ensuite la pièce pour ne laisser que Tom et moi silencieux.

— Tu devrais être plus discret, je dis immédiatement à mon ami.

— Hein? Quoi?

Il tourne enfin le regard vers moi en quittant la porte des yeux. Il fixait celle-ci comme s'il attendait que Louise refasse une apparition.