L'AMOUREUX

Chapitre XLVI : Repoussant toucher

Venise, mai 1996

LIAM

Le temps s'est arrêté depuis que nous sommes entrés dans cette immense bâtisse. Ce qu'il se passe dehors ne m'intéresse guère, la seule chose qui me préoccupe est le sourire de Joy. Je veille à ce qu'il soit sur son visage jusqu'à la fin de la journée.

J'ai décidé de lui parler d'Emy avant toute chose pour que ce soit fait et qu'on ne revienne pas dessus par la suite. À la grâce des dieux, Joy a compris que je ne voulais plus qu'on aborde le sujet.

Cette dernière est en train de rigoler quand je lui raconte l'histoire de mon premier chat et de notre rencontre dans une ruelle.

— Je suis fascinée par votre passion envers ces animaux me dit-elle.

C'est avant de recevoir un appel en urgence de Nino. C'est moi qui perd mon sourire en premier quand il m'annonce qu'il y a un problème avec Ernesto.

Devant Joy, je tente de ne rien laisser paraître.

— Je crois que l'on va devoir écourter notre déjeuner Ricci.

— Il y a un problème.

Ce n'est pas une question. Elle a compris que le temps tourne mal.

— Je viens avec vous, j'allais répliquer, mais elle me coupe. Aucun débat possible, Liam, je viens, point.

J'expire. Je ne crois pas avoir le choix.

Nous quittons comme des voleurs le palais et direction Vérone. Les gars ont déplacé Ernesto vers Vérone pour qu'il ne soit pas dans Venise et atteindre Joy. Nino a veillé à ce qu'il ne découvre pas où est-ce qu'il a été déplacé.

°°°

— Eh bien ?

Nino est sagement assis dans son fauteuil quand nous arrivons. Il n'a pas l'air inquiet de la situation alors que Costa pourrait être en liberté. Il ne nous a pas donné d'informations sur ce qui était arrivé.

— Tu es venu avec la demoiselle à ce que je vois.

La concernée fronce les sourcils à sa remarque peu appropriée dans la situation actuelle.

— La demoiselle a un prénom, je m'appelle Joy.

— Oui, excusez-moi signora.

— Les politesses ne servent à rien, dites-nous ce qu'il s'est passé.

Joy n'a encore moins de patience que moi à l'heure actuelle. Son ton me surprend, même si je sais qu'à part moi, la personne qui déteste le plus cet homme ici c'est bien Joy.

— Eh bien, on a bien cru qu'il allait s'échapper cette fois, Nino se tourne vers moi, on ne peut pas le garder là, Liam, il risque de réellement s'enfuir ou de découvrir où il se cache et on ne peut pas se le permettre.

Avec tout l'argent qu'ils ont, ils ne peuvent pas en mettre un peu de côté pour renforcer leur système de sécurité ?

— Qu'est-ce qui vous empêche de le livrer à la police? demande Joy, comme s'il s'était adressé à elle.

Nino lâche un rire moqueur comme si Joy était une enfant. Si je ne m'étais pas promis de retenir mes poings devant elle, je les aurais fait rencontrer sa mâchoire.

— Certains gars ont encore des choses à régler avec lui. Et il pourrait tous nous balancer.

— Mais c'est votre parole contre la sienne et avec mon témoignage il pourrait enfin pourrir en prison, déduit-elle.