Paris, février 1996.
LIAM
Je me réveille avec un mal de crâne douloureux. Je n'aurais pas dû tant boire au gala hier soir. À côté de moi, une jolie demoiselle qui m'est forcément inconnue repose sous les draps. J'ai sûrement dû atterrir dans son lit après la soirée.
Je retrouve mes vêtements de la veille et part en catimini, pour ne pas la réveiller en lui laissant un mot. En sortant de la chambre, je réajuste ma cravate et appelle un taxi quand mon StarTAC (premier téléphone à clapet de l'histoire, mis en vente en janvier 1996) sonne dans ma poche.
— Cazzo (putain en italien) ! Liam mais où es-tu passé ?
J'éloigne alors mon téléphone de mon oreille pour éviter de devenir sourd.
— Bonjour chère sœur, ravi de t'entendre aussi, tu as bien dormi ?
— Ne commence pas à te foutre de moi Liam, tu es où ? Tu n'as pas oublié la vente aux enchères j'espère ?
— Mais non, je suis en route pour l'hôtel, j'arrive.
— Tu as intérêt à être là d'ici 5 minutes, Liam.
— Et sinon quoi ? Que vas-tu faire, Gio ?
— Je t'en prie, ne commence pas Liam, tu n'as plus 10 ans, tu...
Je lui raccroche au nez avant qu'elle ne puisse finir sa phrase et indique au taxi le chemin à prendre pour l'hôtel. Je ne suis pas d'humeur à écouter les réprimandes de ma grande sœur. Elle a le don d'en faire des tonnes pour si peu.
J'arrive avec vingt minutes de retard mais que voulez-vous ? Les bouchons sont fréquents à Paris. J'ouvre la porte de l'hôtel et me dirige vers l'ascenseur où un liftier l'appelle pour moi. Mais avant que les portes ne se referment totalement, nous entendons un :
— Attendez !
Je retiens à temps la porte de l'ascenseur pour laisser monter la jeune femme qui s'était précipitée pour le prendre.
— Je vous remercie, me dit-elle, essoufflée.
Elle demande alors au liftier le numéro 8. C'est là où je vais aussi, c'est parfait.
Je me permet de l'observer du coin de l'œil. Elle se recoiffe en se regardant dans un petit miroir portable.
C'est une assez grande femme, très élancée. Elle porte un pantalon en tissu taille haute, un corset noir en guise de haut et une veste de la même couleur accompagne sa ravissante tenue. Ses cheveux bruns sont ondulés sur les pointes et lui tombent parfaitement dans le dos. Ses yeux sont verts accompagnés de lunettes rondes. J'aperçois aussi des tâches de rousseur qui forment une constellation sur son nez bien droit. Je détourne les yeux quand je vois qu'elle remarque que je la dévisage.
Enfin arrivés à l'étage, je l'invite à sortir en premier, ce à quoi elle me remercie. Je hoche la tête en guise d'au revoir.
Je sors à mon tour et entends déjà les cris de Giovanna à travers la porte de la suite.
— Je croyais l'avoir demandée en rose et pas en fuchsia.
Je rentre dans la suite laissant la magnifique femme aux cheveux bruns derrière moi.
— Calme-toi Giovanna, ce n'est qu'une robe.
— Lorsque tu porteras du fuchsia avec du bleu plutôt que du rose Marius, nous en reparlerons, s'énerve ma sœur. Tu es censé être mon agent, pas vrai ? Alors dis à la maison de couture que je ne porterai pas du fuchsia.
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L'AMOUREUX
Storie d'amoreDans le monde de la bourgeoisie italienne dans les années 1990, les gens ont une passion pour les soirées et galas, les ventes aux enchères, les belles voitures. L'argent fait leur bonheur et ils ne le cachent pas. Mais les choses se corsent quand o...