Venise, mai 1996
LIAM
Je vais réveiller Joy et en arrivant dans sa chambre, je vois Nana couchée près d'elle. Joy a un bras coincé sous l'animal. Je passe d'abord un instant à la regarder. Après tout, la soirée n'est que ce soir, nous avons le temps, je pourrais la laisser dormir encore un peu, mais Gio ne va pas tarder à arriver.
Ses cheveux lui couvrent le visage. Ses longs cils vibrent un peu.
Son corps, seulement habillé d'un bas de pyjama à carreaux noirs et blancs et d'un débardeur noir est recouvert d'aucun draps qu'elle a dû enlever durant la nuit. Elle est allongée sur le ventre avec une jambe repliée.
Je suis content de voir que les bleus sur ses bras disparaissent de plus en plus. Je me surprends à sourire pour ensuite me perdre dans mes pensées en espérant qu'elle dort paisiblement.
Sans faire aucun bruit, Joy se réveille.
— Que regardez-vous comme ça, pervers ? dit-elle, encore à moitié endormie, avec les yeux semi-ouverts.
Je ricane. Je m'adosse à l'encadrement de la porte.
— Quelle heure est-il ?
— Neuf heures huit.
Après cette information, elle tourne la tête de l'autre côté.
Je m'approche alors et m'assois au bord du lit.
— Pourquoi venez-vous me réveiller si tôt ? râle-t-elle, toujours avec une pointe de colère de la veille.
— Je ne pensais pas que Joy Ricci était une lève tard, je dis en replaçant ses cheveux derrière son oreille.
— Vous en apprendrez tous les jours, Liam.
Elle se tourne pour me faire face et caresse Nana.
— Vous avez oublié ? Giovanna nous rend visite aujourd'hui.
— Oh merde ! C'est vrai, j'avais complètement oublié.
Elle se redresse sur-le-champ, des cheveux sont collés à sa joue. Elle saute du lit et prend des vêtements dans l'armoire. Je lui avais dit qu'elle pouvait se l'approprier le temps de son séjour ici.
Elle sort aussitôt de la chambre. Je regarde la pièce qu'elle occupe depuis un certain temps maintenant et remarque le sac de la boutique dans laquelle elle a acheté la robe pour ce soir. Je me lève pour la regarder une nouvelle fois mais Joy me l'arrache des mains avant que je puisse y jeter un coup d'œil.
— Pas touche Liam !
— Je n'ai pas le droit de la voir ? je demande alors, surpris de son geste.
— Non.
— Et pourquoi ? j'insiste.
— Vous la verrez ce soir, c'est tout, maintenant arrêtez de fouiller dans mes affaires.
— Pas de soucis, amore mio, je dis en levant les mains, l'air innocent.
Et je sors de sa chambre et au même moment, on sonne. Gio est là. Je cours lui ouvrir et manque de tomber dans les escaliers.
— C'est la première fois que tu viens m'ouvrir aussi vite, dis donc.
— C'est pour faire stresser Joy.
Je la prends dans mes bras avant de la faire entrer.
— Pour la faire stresser ?
— Elle avait oublié que tu venais et elle vient tout juste de se lever.
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L'AMOUREUX
RomanceDans le monde de la bourgeoisie italienne dans les années 1990, les gens ont une passion pour les soirées et galas, les ventes aux enchères, les belles voitures. L'argent fait leur bonheur et ils ne le cachent pas. Mais les choses se corsent quand o...