Chapitre XXX : Habitudes prises

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Los Angeles, avril 1996

LIAM

Je me lève, réveillé par un chatouillement au nez. J'ouvre petit à petit les yeux et aperçois Joy, étendue sous les draps, les cheveux totalement en pagaille. Je repousse la mèche qui lui tombe sur les yeux et me dégage des draps pour me préparer.

Je regarde l'horloge suspendue au mur et vois qu'il est à peine 6 heures du matin.

Je sors de la chambre et trouve Tom levé.

— Déjà debout, il commente.

— Et toi alors ?

— Tu as bien dormi au moins ?

Je ne peux pas répondre à cette question. J'ai l'impression que mon cerveau est constamment en fonctionnement et que je ne me suis pas reposé depuis des années, même les nuits ne m'aident pas.

— Ça pourrait aller, et toi ?

— Comme un loir, il répond fièrement. Alors ? On rentre aujourd'hui ?

— Si Marius peut, oui.

— Et Joy ?

— Je pense que ça va, elle a besoin de retourner à Venise, je lui affirme en me servant une tasse de café.

— Et elle va loger où ?

— Chez moi. Du moins, je suppose. Je n'en ai toujours pas parlé avec elle, mais je pense que ça sera le mieux, je préfère l'avoir avec moi si Costa décide d'apparaître à un moment ou à un autre.

Il boit une gorgée.

— Essaie de ne pas la surprotéger, il me conseille. Est-ce qu'elle va bien ?

— Je ne crois pas, je lui dis honnêtement.

Je ne vois pas pourquoi je mentirais sur ce sujet. Joy ne va pas bien et ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

— Mais je vais tout faire pour qu'elle aille mieux.

— Ne t'oublie pas, Liam. Je te connais et c'est ta spécialité.

Nous décollons vers quatre heures de l'après-midi. Marius se sentait bien, presque en forme, mais je pense qui en cachait beaucoup. Nous arrivons vers quinze heures à Venise le lendemain. Louise, Gio et Marius sont rentrés chez eux, ce dernier en compagnie d'une infirmière pour lui changer le pansement et lui faire les derniers soins, mais il sera remis dans moins d'un mois.

Tom a voulu nous accompagner, Joy et moi, à la maison. Passé le portail, Joy se met à contempler le jardin.

— Vous n'aviez pas pris le temps de l'observer l'autre fois ?

Je fais référence à la fois où Joy m'avait rapporté les dossiers qu'Ernesto gardait sur nous.

— Non, je vous avoue que je pensais à autre chose.

Nous contournons la fontaine et entrons dans la maison. Joy reste plantée dans le hall en l'admirant. Elle passe de la fresque qui tapisse le mur représentant Hadès et Perséphone, roi et reine des Enfers, au grand miroir que recouvre le plafond aussi habillé d'un lustre, aux commodes où reposent des chandeliers et candélabres où brûlent des bougies.

Elle n'a malheureusement que peu d'affaires avec elle puisque nous ne sommes pas allés chercher ses valises chez Costa à L.A. Je me promets de la confier à Gio pour qu'elles fassent le tour des boutiques de Venise pour qu'elle se refasse une garde-robe.

— C'est tout ce qu'Adonis a pu récupérer de vos affaires, en attendant Giovanna a quelques vêtements dans la chambre d'amis que vous allez occuper. Je pense que vous pourrez y trouver votre bonheur. Ma sœur a plutôt bon goût et vous faites presque la même taille, je la rassure.

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