Chapitre XLIX : Rôle de grande sœur

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Venise, juin 1996

LIAM

Joy est toujours cloîtrée dans sa chambre et refuse de m'adresser la parole. Réaction que je peux comprendre mais bizarrement, elle commence à me manquer légèrement. C'est étrange parce qu'elle est toujours là, elle ne sait pas volatiliser mais sa présence est vaine.

J'avais déjà du mal à ne pas penser à elle mais depuis notre rapprochement de la nuit dernière chez Tom, mes pensées et mon corps ne veulent plus effacer son toucher de ma peau. Ma peau n'a jamais été autant en feu que ce soir-là.

— Joy, je toque une fois à sa porte, Giovanna va arriver dans l'après-midi.

Je fais une pause avant de reprendre.

— Si vous pouviez simplement venir la saluer, c'est tout ce que je vous demande.

Pas de réponse.

Je m'éloigne de la porte quand elle s'entrouvre.

— Je viendrai lui dire bonjour.

Je lui offre un petit sourire.

— Merci.

Elle commence à pousser la porte.

— Joy, je suis désolé...

Mais elle se ferme avant que je ne puisse finir ma phrase.

Cazzo, je dis dans ma barbe en quittant le couloir de sa chambre.

Cette situation commence sincèrement à me mettre plus mal que je ne le suis déjà. Je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner.

Avant que Giovanna n'arrive, je relis le journal qui avait annoncé la mort de mes parents et notre disparition. Nous n'avions pas d'autre famille et pas d'amis. Personne ne nous avait recherchés. Et ils avaient retrouvé une arme à feu près de mon père. Ses empreintes digitales étaient présentes dessus alors ils ont conclu à un meurtre conjugal suivi d'un suicide. L'enquête s'était arrêtée là sans jamais que personne ne nous réclame. Personne ne nous a cherché, nous n'avions plus de famille, nous étions orphelins avant de rencontrer Rosalie.

— Désolée du retard, il y avait un monde monstre sur la route, se justifie Gio en entrant sans s'annoncer.

— Ce n'est pas grave.

Je range le journal et m'approche pour l'accueillir. Elle me prend dans ses bras et remonte ses lunettes de soleil sur sa tête.

— Joy, Giovanna est là.

La concernée arrive immédiatement et enlace ma sœur.

— Comment vas-tu bella ?

— À merveille, lui répond-elle en me lançant le plus noir des regards tout en discrétion. Et toi ?

— Eh bien, je suis très intriguée par la subite invitation de mon frère, elle avoue.

Je lui fais signe de se diriger vers le salon et Joy repart.

— Joy, l'interpelle Giovanna, reste avec nous, cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vues.

Pourquoi était-elle si douce ?

— Je ne veux pas vous déranger.

— Tu ne nous dérange jamais, et puis je doute fort que Liam refuse ta présence, pas vrai?

Elle tourne sa tête dans ma direction pour appuyer ses propos. Joy hésite et me regarde pour savoir si cela ne me dérange pas. Je hoche la tête pour confirmer et elle revient vers nous.

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