Chapitre XXXVIII : Fuir

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Venise, mai 1996

JOY

Je crois rêver en le voyant.

Les larmes me montent aux yeux.

Liam.

Je veux qu'il soit là. Je ne le vois pas. Pourtant, il est juste en face de moi.

Je ne peux bouger. Je n'y arrive pas. Mon corps se paralyse.

— Joy ?

Je n'y arrive pas. Cela m'est impossible. Mes muscles ne répondent pas. J'essaie de cacher ma peur.

Il fait un pas.

Je n'arrive pas à bouger.

Puis deux.

Rien.

Les larmes coulent lentement.

— Joy !

Il passe devant Liam. Celui-ci le retient par le bras. L'homme blond lui dit quelque chose et Liam le lâche. Il cherche quelqu'un du regard.

Pourquoi ne vient-il pas ?

J'essaie de crier son prénom. Mais rien ne veut sortir de ma bouche. Je sens un bras sur mon épaule et arrive à tourner la tête.

Marius.

Il m'emmène un peu plus loin suivi de Giovanna qui tente tant bien que mal de me faire réagir.

— Joy, ça va ?

Je ne réponds rien. Je vois Ernesto se diriger vers la sortie et Liam le suivre.

Non. Reviens, je le supplie dans ma tête. Ne me laisse pas seule, je t'en supplie.

Avant de franchir la porte, il me jette un regard et hoche la tête comme pour dire que tout va bien se passer.

Marius m'emmène dans une pièce où je retrouve Louise.

— Je vais voir où est Li, averti Giovanna avant de sortir.

Je ne sais pas si sa sœur a aussi vu Ernesto, si les autres ont compris qu'il était là.

Louise me prend dans ses bras et me fait asseoir sur le sofa présent dans le salon. Le monde autour de moi devient noir. Louise essaie de communiquer avec moi mais je ne réagis pas.

— Il faut que je passe un coup de fil, prévient Marius.

— Je vais rejoindre Gio. Joy, tu ne bouges pas d'ici.

Elle sort de la pièce suivie de Marius et je reste seule. Il faut que je prenne l'air, que je respire. Cela m'est vital. Alors je désobéis à Louise.

Je sors de cette pièce et de ce manoir. J'arrive alors dans le jardin et je prends une grande bouffée d'air frais. Mes yeux à la fois secs et humides sont encore troubles et j'essaie malgré cela de chercher Liam.

Mais ce n'est pas lui que je trouve.

À la place, j'aperçois ses cheveux blonds et ses yeux bleus me regarder. J'essaie de parler mais rien ne sort. Je ravale mes larmes. Hors de question qu'il pense que je suis perturbée par son retour. Malgré tout, je me triture les doigts et mon corps tremble.

— Je t'ai manqué, Joy, me dit-il en avançant vers moi.

— Ne t'approche pas, Ernesto, c'est un conseil, je dis en essayant de paraître fière.

— Sinon quoi ? Ton cher toutou va venir te sauver ?

Il fait référence à Liam. Encore une fois, les hommes pensent nous être indispensables.

L'AMOUREUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant