Venise, février 1996
JOY
Un verre vole en éclats à travers la cuisine.
— Ne me pousse pas à bout, Joy.
— Tu plaisantes j'espère ? C'était quoi ce foutoir hier soir Ernesto ? Qui c'est ce Liam ? La salle était en bazar après son départ. Tu ne vas pas me faire croire que vous avez joué à un de tes jeux.
Après que Liam et sa compagne soient partis, nous avons fait comme si rien n'était arrivé. Comme si je n'avais pas entre aperçus ce qu'il s'était passé dans le boudoir après que je sois sorti de la pièce. Enfin, quand la soirée s'est terminée, je ne lui ai pas adressé un mot. Ernesto me cache des choses et j'ai l'impression que me mettre au courant n'est pas prévu. Hors, si nous nous marions, je posséderai la moitié de ses biens et je pense avoir le droit de savoir ce qui se trame.
— Je t'ai connue beaucoup plus polie Joy.
La dispute a éclaté il y a vingt minutes, et j'essaie toujours d'en savoir plus sur ce qui s'est passé hier avec le fameux Liam et la jeune femme qui l'accompagnait. Mais Ernesto refuse de me dire un mot sur cette histoire, donc je lui ai balancé un verre.
— Ne me prends pas la tête avec ça Joy, je t'assure que tout va bien d'accord ? Cette histoire ne te regarde absolument pas, et je n'aimerais pas que tu y sois mêlée.
Un silence apparaît.
— Est-ce que tu m'aimes ? Je demande furtivement.
— Pardon ?
— Je t'ai demandé si tu m'aimais, Ernesto, je répète plus fort pour qu'il comprenne.
Il ricane. Je baisse la tête.
— C'est bien ce qu'il me semblait. Tout ceci n'est que superflu. Pour ta petite image de bon mari, avec une femme à son bras qui ne sert que de décoration.
— Tu peux parler, me balance-t-il. Tu ne te gênes pas pour te faire plaisir avec mon argent, Joy, que je te laisse utiliser à ta guise. Tu n'es pas mieux que moi dans cette histoire. Mais pense à ta mère, Joy.
Le fourbe me prend par les sentiments.
— C'est ce que je fais tout le temps, imbécile !
— Très bien ! Donc maintenant tu te la ferme et tu continues de faire la putain de michetonneuse que tu es.
Je n'en reviens pas qu'il ose encore me parler sur ce ton après toutes les discussions que nous avons eu sur ce sujet. Je pars me réfugier dans la bibliothèque. En passant devant lui, il essaie de me retenir.
— Ne me touche pas, dis-je en levant les bras tout en l'évitant.
— Joy, s'il te plaît, c'est pas ce que j'ai voulu dire.
— Mais c'est ce que tu as dit.
Je rentre dans la pièce remplie de livres et ferme la porte à clé. Je m'adosse contre la porte et quelques minutes plus tard Ernesto revient à la charge et me demande d'ouvrir.
— Joy, allez, ouvre, tu sais que je t'aime.
Je ne réponds pas.
— Allez, s'il te plaît, laisse-moi entrer Joy.
Je ne supporte plus mon prénom dans sa bouche.
— Putain Joy ouvre ou je défonce la porte !
Et le voici. Son côté violent. Celui qui me poussait à me cacher.
— Ce n'est pas en étant violent que tu vas pouvoir me faire ouvrir cette porte Ernesto, je te le garantis.
— Fais pas la gamine, t'as plus 17 ans.
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L'AMOUREUX
RomanceDans le monde de la bourgeoisie italienne dans les années 1990, les gens ont une passion pour les soirées et galas, les ventes aux enchères, les belles voitures. L'argent fait leur bonheur et ils ne le cachent pas. Mais les choses se corsent quand o...