Chapitre XI : Au bon moment ?

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Venise, mars 1996

JOY

Le soleil est haut dans le ciel. Le printemps arrive à grand pas. Malgré l'heure avancée de la journée, Ernesto n'est toujours pas levé. Il se permet toujours de se prélasser le matin quand il ne travaille pas. La chaleur me pousse à enfiler mon maillot et à tremper mes pieds dans la piscine. Je suis une personne qui a vite chaud et n'est pas frileuse. Enfin prête, je sors Nana de sa chambre, mais celle-ci reste dans son panier.

Je m'assois au bord, mon livre dans une main et plonge mes pieds dans l'eau bleu. Malheureusement, ma lecture ne me captive pas et mes pensées se tournent vers notre cher Serra. Malgré tout, cet homme m'intrigue. Je ne l'avais jamais croisé auparavant dans Venise. Il nous suffit d'une fois à Paris et voilà que nos chemins ne font que se rencontrer.

Et comme si cela n'était pas assez, il n'est qu'autre que le musicien que j'apprécie le plus dans ce monde. Même si je ne l'avouerai jamais devant lui.

— Tu es déjà levée ?

Je me retourne et lève la tête pour voir Ernesto à notre balcon dans son short de nuit, qui vient de me couper dans ma réflexion. Il est baigné dans la lumière du soleil comme le serait Apollon. Dommage qu'il n'est que le physique de celui-ci.

Nous n'avions pas parlé de l'autre jour quand Liam m'a ramené sur son bateau. Etonnement, je n'ai eu droit à aucune remarque, aucune dispute, rien.

Je lève mes lunettes de soleil pour les placer dans mes cheveux.

— Non, tu dois rêver.

— Très drôle, Joy. Tu as mangé un clown ce matin.

— Tu devrais essayer des fois, cela te ferait le plus grand des biens mon cher ami. J'en suis persuadée.

Après ce minuscule affront matinal, je me replonge dans ma lecture aux côtés d'Ulysse et de ses compagnons, en abandonnant Liam, Ernesto et leur conflit.

Après bien heure à lire, je décide d'aller enfin m'habiller pour aller faire ce que j'avais prévu. En passant dans le salon pour me diriger vers le dressing, Ernesto m'interpelle.

— Tu n'as pas oublié le gala de ce week-end ? Il te faut une nouvelle robe.

— Encore un ?

— Quoi ? Tu n'aimes plus ça ?

— Ce n'est pas le problème, mais...

J'hésite à continuer ma phrase.

— C'est juste que j'ai l'impression de ne faire que cela en ce moment. Un gala par-ci, une soirée par-là. Nous ne sommes même pas allés au carnaval cette année. J'aimerais bien faire autre chose. Et puis je suis seulement vue comme ta fiancée, même quand tu n'es pas là, c'est lassant.

— Mais nous sommes fiancés Joy.

Il marque une pose en expirant par le nez.

— Dis-moi ce que tu aimerais faire d'autre alors.

Je suis surprise qu'il ne déclenche pas une dispute comme il a l'habitude de faire dès que je me plains de quelque chose.

— Un voyage, je réponds sans hésiter. Je ne suis jamais allée autre part qu'à Venise et à Paris.

— Très bien, je verrai quand est-ce que je suis libre et je te communiquerai les dates.

Je lui offre un sourire plus sincère que d'habitude pour sa tentative d'effort malgré le fait que j'ai l'impression de toujours devoir m'adapter à son emploi du temps de ministre.

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