Paris, février 1996
JOY
Je rentre furieuse de cette soirée qui pourtant se déroulait à la perfection jusqu'à l'incident.
— Tu rentres tard.
Je sursaute au son de sa voix.
— Tu m'as fait une peur bleue, je lui réponds.
— Oh excuse-moi mia cara (ma chérie en italien), où étais-tu ?
— Je t'ai répété ce matin que j'allais à la vente aux enchères de ce soir. Il y avait des lots qui m'intéressaient.
— Il me semble que cela ne devait durer qu'une à deux heures non ? Et il est presque 2 heures du matin Joy, qu'est-ce que tu foutais ?
Il commence à lever la voix. Il lisait un livre avant que je n'arrive sur le canapé de notre suite. Il ne s'était toujours pas préparé pour aller se coucher et avait gardé sa chemise blanche et son pantalon de costard de la journée. Ses cheveux blonds sont comme à leur habitude coiffés en arrière.
— Je suis restée un peu plus longtemps, il y avait des parties de tarot, j'ai simplement fait quelques manches, c'est pour cela que je rentre si tard. Excuse-moi de t'avoir inquiété Ernesto.
Je dépose mon sac sur le buffet présent dans la pièce et retire la chaîne qui décorait mon cou. Je me retourne vers lui.
— Dis-moi, connaissais-tu du monde à cette soirée ?
— Peut-être, je ne sais pas, je n'y suis pas allé, pourquoi ?
A vrai dire, j'aurais aimé savoir pourquoi cet homme m'a prise pour une escort. Lui et moi savions que nous parlions d'Ernesto, je ne suis pas dupe. Mais d'où connaissait-il mon fiancé ? Et pourquoi n'avait-il pas l'air de l'apprécier ?
Enfin bon, ce n'est pas comme si cela allait changer quelque chose.
Je passe devant lui en me dirigeant vers la cuisine. La suite ne possédait que des murs blancs comme neige. A peine décoré d'un tableau. Les pièces se ressemblaient toutes. Aucune originalité dans la décoration. J'ose lancer la radio pour casser le silence de l'espace.
— Une simple question.
Je me dirige en premier lieu vers la pièce supplémentaire où se trouve mon Saint-Bernard, Nana que j'ai depuis maintenant 2 ans. Elle me suit partout. Je lui dis bonne nuit, lui fait un câlin, et vais le rejoindre dans notre lit après m'être débarrassée de tous ces artifices et qu'à son tour, il s'est changé. J'aurais voulu rester éveillée encore un peu mais il est déjà bien assez tard et mes paupières se ferment toutes seules.
— J'ai encore des choses à faire demain mia cara. Nous ne repartirons que mardi.
— Je t'ai déjà demandé de ne plus m'appeler comme ça.
Ce surnom qu'il avait pris l'habitude d'employer m'horripilait de plus en plus.
— Et moi je t'ai déjà demandé de ne plus me donner d'ordres, viens te coucher maintenant.
Je vais à contrecœur dans le lit et me glisse sous la couette.
— Allez, voyons Joy, ne fais pas la tête, embrasse-moi.
— Non, je n'en ai pas envie.
Il ne répond rien et se tourne de l'autre côté pour ne plus me faire face.
Je n'avais envie de rien ce soir, j'étais simplement fatiguée et épuisée par cette soirée catastrophique.
Je n'arrive toujours pas à croire que cet homme m'ait assimilée à une escort. Bien que je respecte ce métier, je sais que sortant de sa bouche, il n'avait pas une bonne connotation. Malgré cela, son visage me reste en tête.
![](https://img.wattpad.com/cover/331269486-288-k97049.jpg)
VOUS LISEZ
L'AMOUREUX
RomansaDans le monde de la bourgeoisie italienne dans les années 1990, les gens ont une passion pour les soirées et galas, les ventes aux enchères, les belles voitures. L'argent fait leur bonheur et ils ne le cachent pas. Mais les choses se corsent quand o...