Chapitre XXXVI : Des comptes à rendre

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Venise, mai 1996

LIAM

 Je réponds à Giovanna après être sorti de la boutique, laissant Joy dans cette magnifique robe qui lui va à la perfection. J'aimais les dos ouverts qu'elle avait l'habitude de porter, laissant la place à ses beaux cheveux sur sa peau.

— Liam, tu es là?

— Oui, oui, Gio, je t'écoute.

Je chasse l'image de Joy et écoute ma sœur. Gio était en France pour un défilé, cela faisait un moment que nous ne nous étions pas vus.

— Je rentre ce soir. Penses-tu que je peux passer demain? me demande-t-elle comme si j'avais le choix.

— Bien sûr, avec plaisir. Je suis sûr que cela ferait plaisir à Joy de te revoir aussi.

Je pouvais la voir sourire à travers le téléphone.

Joy sort enfin de la boutique, un sac à la main.

Merde, je voulais lui payer la robe, même si je sais qu'elle allait refuser, j'aurais voulus lui faire ce cadeau.

— Qui était-ce? me demande-t-elle alors, un sourire aux lèvres.

— Giovanna, elle rentre ce soir et veut passer chez moi demain.

— Oh, super, ça, dit-elle avec enthousiasme.

Avant de remonter dans la voiture, Joy s'arrête et fixe le coin de la ruelle en face de nous.

— Tout va bien, Joy ?

— J'ai cru voir...

Elle ne finit pas sa phrase et secoue la tête avant de rentrer dans la voiture.

— Rien, laissez tomber.

Nous rentrons alors à la maison et je laisse Joy avec son chien pour m'éclipser une petite heure, allant voir comment se sont passées les dernières ventes. Je n'aime pas la laisser seule même après avoir renforcé le système de sécurité. Mais je me rassure en me disant que Hugo et les autres domestiques sont là si elle a besoin et qu'ils me contacteront s' il y a le moindre problème.

J'arrive enfin à notre quartier général et y voit un certain nombre de voitures qui ne devraient pas être présentes. Mon meilleur ami sort du bâtiment et vient à ma rencontre. Tom a géré pas mal de choses en mon absence.

— Li, il faut que tu m'aides, il ne veulent pas partir.

Qu'est-ce qu'il se passe, bon sang?

J'entre enfin avec Tom et tombe nez à nez avec Bianca.

— Ah, Liam, nous t'attendions, s'exclame-t-elle, cigarette à la main.

— Nous?

C'est alors que je vois derrière elle neuf hommes habillés en noir. Certains sont assis ici et là, d'autres regardent la décoration.

Cazzo.

Tous les plus grands collectionneurs de l'Italie sont ici, présents dans mon manoir.

— Serra, enfin te voilà.

Leonardo. Un des plus riches hommes de l'Italie entière. Il est de Rome et pratique son activité là-bas. On ne peut pas dire que c'est l'amour fou entre nous et pourtant ça l'a été à une période dans mes débuts. Qu'est-ce qu'il fiche ici?

— Nous avons tous à te parler, me dit-il en me poussant dans le dos pour me faire entrer dans le salon.

Tom me suit de près et je remarque sa main se placer sur son arme. Je réalise alors que j'ai oublié la mienne.

L'AMOUREUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant