Elles brillaient et conféraient une allure menaçant à son porteur.
— Il n’est pas mort, répéta-t-il. Car s’il l’est, je vais devoir vous tuer.
Ses griffes mutilaient toujours son front et le sang coulait à flots.
— Tâchons de neutraliser ce môme et rentrons au château, encouragea la dénommée Carla.
Cependant, quand Nathan cessa de massacrer son front et se leva, elle cria de ne pas attaquer. Son intuition alertait que c’était une mauvaise idée et ses yeux la confirmèrent. Les pupilles de Nathan rayonnaient telles deux lampes dans la nuit. Son visage accusait une furie divine. De plus, les brulures de sa peau n’étaient plus qu’un piteux souvenir.
— Je vais vous tuer. Toi, toi et toi.
Nathan avança d’un pas et bondit. Ce geste rapide bafoua diverses règles de physique. Il parcourut cinq mètres en mode éclair et écrasa son genou dans la poitrine de Jo. Son sternum ne résista pas. Le camouflé s’écroula et allait gueuler sa douleur, mais Nathan enchaina les poings vers son visage. Le premier pulvérisa le masque et dévoila des traits indiens. Le deuxième coupa ses lèvres et délogea deux dents. La lumière bleue refit son apparition, mais l’adolescent n’accorda aucune attention. L’unique objet qui valait son intérêt était sa rage. Il poursuivit avec un troisième coup qui brisa la mâchoire de sa cible. Le quatrième cassa le nez.
On l’égratigna le dos, et, plus tard, il comprit qu’on essayait de l’embrocher avec une l’épée. Cependant sa peau ne laissait pas traverser le métal. Tant mieux ! Il continua son chef-d’œuvre et augmenta la cadence au rythme de ses mots.
— Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi n’as-tu pas arrêter. T’aurais dû arrêter.
Nathan se releva et contempla sa création. Du sang coulait de ses phalanges. Le visage de Jô ne serait plus jamais avant. Cette idée engendrait chez lui un plaisir malsain qu’il acceptait sans remords. On avait cessé de l’attaquer et, désormais, les gestes de ses assaillants paraissaient fébriles. Celui qui aurait dû avoir un bras en moins le fixait, la bouche grande ouverte. Quel mal poli ! Il piqua un sprint vers eux, mais ces derniers jouèrent au chat et à la souris.
— Quoi ? Vous n’aviez donc plus envie de tuer ? hurla-t-il.
— Tu n’inquiètes pas pour ça, répondit Carla.
Nathan la regarda. Recouverte d’un long manteau noir qui trainait au sol, elle ne portait aucune arme visible. Si bien qu’on aurait pu croire à un déguisement pour une représentation théâtrale. D’apparence, elle ne possédait rien de dangereux, pourtant, c’était elle qui avait buté Jannick. Sans son arrivée surprise, son ami aurait au pire, engloutie un bras ou deux, mais serait toujours en vie.
— Je vais te tuer, conasse !
— Essaie de m’attraper avant.
Cette dernière tendit les bras et cria « expendis ». Un éclair jaillit de ses paumes et frappa Nathan dans le buste. Le choc le projeta à dix mètres. Le tout dans un tonnerre assourdissant.
— Ça, c’est cadeau sal monstre, ajouta-t-elle.
Nathan se releva en chopant quelques cailloux et avança.
— Tu viens de tuer, mon ami et tu oses me traiter de monstre ? demands- en sélectionnant le galet qui brillait le plus.
Il l’admira un instant avant de le lancer sur Nobody. Le projectile déchira l’air, mais manqua sa cible pour quelques centimètres. Alors, il enchaina les tirs et le troisième fut la bonne. La pierre embrassa la jambe de mister Nobody et s’empiffra dans sa chair. Ce dernier relâcha son épée et hurla. *Oui, voilà. Voilà !* Carla essaya de le relever. Action assez bienveillante dans le fond, mais mauvaise idée sur la forme. Nathan, d’une pierre habile, transperça son bras. La blessée hurla aussi et propulsa un éclair de sa main libre. Il se pencha pour l’esquiver avant de déposer ses baskets sur son ventre. Elle beugla.

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GØN : quête et guète, Tome 1
FantastiqueNathan était un ado qui retenait le positif de la vie en toute circonstance. Il se disait qu'il avait tout pour être heureux : des parents aimants, un frère chiant, une sœur adorable, des amis en or et des tonnes de mangas. Mais ce bel état d'esprit...