PROLOGUE

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Prologue : 1 an après

Hana

Dans la salle d'audition silencieuse, les notes du temps semblaient suspendues, comme si le monde entier retenait son souffle en anticipation.

Assise devant le piano, mes doigts effleuraient les touches, les lumières tamisées de la compétition Chopin enveloppaient la scène d'une aura mystique, soulignant chaque détail, chaque mouvement.

À cet instant, je sentais que le monde extérieur s'effaçait, Il n'y avait que le piano, le morceau qui attendait d'être révélé et moi-même,

Pourtant, même dans cette bulle de concentration, une présence indésirable s'insinuait. Une voix, sa voix, douce comme un murmure, mais tranchante comme une lame, semblait couler dans mes veines, distillant le doute et l'incertitude.

Je m'efforçais de ne pas succomber à l'emprise de sa voix.

Cette fois, j'étais bien déterminée à le surpasser, à l'écraser sous le poids de ma propre détermination.

Dans mon esprit, je visualisais les mains de Chopin, fantômes bienveillants qui guidaient les miennes sur les touches, m'insufflant la force et la passion nécessaires pour transcender les limites de mon talent.

Et alors, dans un instant suspendu entre le passé et le présent, entre le rêve et la réalité, je fermai les yeux, inspirai profondément et laissai mes doigts s'envoler sur le clavier, libérant la musique. Et dans cette salle chargée d'émotions, les notes dansèrent, elles aussi, dans l'éther, tissant une toile de sonorités envoûtantes qui captivaient l'audience et marquaient le début d'un voyage musical où la tristesse et la beauté se mêlaient dans une harmonie parfaite.

"Prélude en ré mineur, Op. 28, No. 24", - "Prélude du Désespoir".

Après avoir laissé mon âme s'exprimer à travers chaque note, j'ai senti une vague d'émotion m'envahir alors que les applaudissements remplissaient la salle. Avec un sourire tremblant, je me suis inclinée devant le public. Le cœur battant, je me suis dirigée vers les coulisses, l'esprit encore envoûté

A peine ai-je quitté la scène, que , j'ai ressenti un frisson inexplicable parcourir ma peau. Une silhouette familière se tenait là, dans l'ombre. C'était lui, mon rival. Il était là, devant moi, avec un sourire radieux et un air de défi dans les yeux.

- « Tu étais incroyable » a-t-il dit, sa voix résonnant dans le silence des coulisses.

- « Mais laisse moi te montrer ce que c'est que de vraiment jouer du piano. »

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