THE BROKEN NOTES

CHAPITRE 1

Chapitre 1

Aux premières lueurs de l'aube, je m'éveille avec une excitation palpitante dans le cœur. Aujourd'hui marque le début d'une nouvelle aventure, le jour tant attendu de ma rentrée à l'école de piano. Cette année revêt une importance particulière, car c'est l'année du concours Chopin, un événement pour lequel je me suis préparée depuis des années.

- « Hana, tu es sûre que tu as tout ce dont tu as besoin ? » demande ma mère avec un soupçon d'inquiétude dans son regard.

- « Oui, maman. J'ai tout vérifié », je réponds, essayant de dissimuler mon propre sentiment d'appréhension.

Mon grand frère Hiro apparaît alors dans l'encadrement de la porte, un large sourire espiègle étirant ses lèvres. Curieuse de savoir ce qu'il mijote, mes yeux le questionnent silencieusement.

- « ne sois pas surprise si tu découvres mes chaussettes sales cachées au fond de ta valise. Tu sais, juste pour que tu te souviennes de moi pendant que tu pratiques tes gammes ! » termine-t-il en éclatant de rire.

Dans un élan impulsif, je m'élance après lui à travers la maison. Mes pas résonnent sur le sol tandis que je le poursuis, les rires étouffés s'échappant de nos lèvres. Soudain, je le rattrape et lui assène un coup de poing léger sur l'épaule, lui lançant un regard faussement sévère.

- « Tu vas le regretter, Hiro ! » menacé-je en riant.

Mais à peine avons-nous échangé quelques taquineries que la voix réprimandant de notre mère retentit dans la maison.

- « Arrêtez immédiatement ! » gronde-t-elle, son ton autoritaire résonnant dans la pièce.

Nous échangeons un regard complice, conscients que pour nos parents, tout est une question d'image et de sérieux. Nos sourires taquins se dissipent rapidement, remplacés par des expressions coupables.

Mais nos tentatives de légèreté sont souvent étouffées par les rappels incessants de nos parents sur l'importance de maintenir une certaine dignité. « Tiens-toi droite », « Tu veux faire honte à la famille ? », « Ne le dis à personne », sont autant de phrases récurrentes dans notre foyer. C'est un monde où chaque geste, chaque mot est scruté avec attention, où l'apparence et le respect des convenances sont primordiaux.

Après cet échange familier, je sens le besoin de m'échapper, loin des contraintes et des attentes qui pèsent sur mes épaules. Je quitte la maison et me dirige vers ma voiture garée dans l'allée.

Alors que je suis plongée dans mes pensées en chargeant les bagages dans le coffre, Hiro vient à ma rescousse.

- « Tu vois, je suis un grand frère plutôt sympa, non ? » lance-t-il avec un sourire taquin.

Je ris doucement, reconnaissante pour son aide.

-« Tu as toujours été là pour moi, même si tu as un drôle de moyen de le montrer », je réponds en lui adressant un regard complice.

Hiro hoche la tête, son sourire s'atténuant légèrement.

- « Hana, quand tu seras partie, je vais aussi m'envoler pour une mission à l'étranger. Rien de bien excitant, juste une autre réunion interminable, mais au moins ce sera loin d'ici », avoue-t-il, un soupçon de lassitude dans sa voix.

Je sens un pincement au cœur en entendant ses mots. Nous partageons tous les deux le désir de nous éloigner de cette ambiance pesante, même si nos destinations seront différentes.

- « Tu me manqueras, Hiro », murmurai-je sincèrement.

Il me sourit doucement.

- « Toi aussi, Hana. Mais on se retrouvera bientôt, plus forts que jamais », déclare-t-il avec assurance, avant de me serrer dans ses bras dans un geste réconfortant.