CHAPITRE 32

16 4 1
                                    

Chapitre 32

Hana

Je me réveille en sursaut, réalisant que je me suis endormi. Cependant, quand j'ouvre les yeux, je constate que je suis dans ma chambre. Mes yeux parcourent la pièce, et je tombe sur lui. Assis sur la chaise du bureau, son regard intense perce le mien. Il me regarde si profondément que j'ai l'impression que son regard me brûle.

-« Ren, » murmurai-je en écartant les derniers voiles du sommeil de mon visage.

-« Hana, » répondit-il simplement.

-« Ça va ? » lançai-je.

-« Pourquoi faut-il que tu sois comme ça, » souffla-t-il.

Un silence s'abattit. Je n'osai pas lui répondre, perplexe face à son reproche, fronçant les sourcils.

-« Pourquoi ne me laisses-tu jamais entrer jusqu'au bout, dans ton cœur ? » poursuivit-il, les yeux brillants de larmes.

-« Comment ça ? » m'étonnai-je.

-« Les larmes aux yeux, je t'en supplie de rester, » insista-t-il.

-« De quoi tu parles ? » demandai-je, déconcertée.

-« De l'école en Russie, ton frère me l'a dit, » répondit-il.

Comment il sait ?

-« Encore une fois, tu es restée silencieuse. C'est quoi ton problème ? Tu veux t'éloigner de moi ? » continua-t-il, les larmes coulant sur ses joues, ses mots tranchants comme des lames.

-« C'est ma maladie ? Je le savais que tu finirais par m'abandonner, » murmura-t-il, accablé.

-« Arrête, c'est faux. C'est la faute de mes parents. Si je gagne le concours, je n'irai pas en Russie. Donc je bosse beaucoup pour rester, » criai-je, désespérée.

-« Alors pourquoi tu ne me l'as pas dit ? » hurla-t-il en se levant brusquement.

Je me lève du lit, le cœur battant, et m'approche de lui d'un pas incertain, comme si chaque pas était un poids supplémentaire à porter. Mes doigts effleurent sa joue, cherchant à saisir son visage dans mes mains, mais il s'échappe, évitant mon contact. Son regard, empreint d'une mélancolie profonde et d'une pointe de dégoût, transperce le mien, révélant la blessure que j'inflige en gardant encore un secret. Une fois de plus, je lui ai caché quelque chose.

-« Je l'ai dit à ton frère, » m'annonça-t-il, s'éloignant vers la porte.

Alors qu'il s'apprête à franchir le seuil, son corps se fige. Un frisson parcourt son échine alors qu'il se tourne lentement vers moi, sa main crispée sur la poignée de la porte comme s'il hésitait à partir définitivement. Nos regards se croisent dans un échange chargé d'une tension palpable, un silence pesant enveloppant la pièce, alors que nous nous confrontons du regard, chacun cherchant à percer le mystère des émotions qui nous submergent.

-« Que tes parents t'ont frappée, je lui ai dit. Il sait, » déclara-t-il.

Je saisis son bras avec force, mes doigts se referment autour, je le retiens, le tirant vers moi avec une énergie incontrôlable, le poussant violemment contre le mur. Les secondes semblent suspendues dans l'air chargé d'électricité alors que nos regards se rencontrent dans un tumulte de sentiments refoulés et de vérités douloureuses.

-« Tu as fait quoi putain ? Va te faire foutre, tu n'avais aucune droit de le faire, c'est ma vie, pas la tienne et elle ne t'appartient pas, putain. Dégage. » hurlai-je, exaspérée.

-« Est-ce que tu m'aimes ? » demanda-t-il, les yeux implorants.

-« Ce n'est pas le sujet, » répliquai-je, la gorge serrée.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant