CHAPITRE 11

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Chapitre 11

Hana

Le souffle chaud de son souffle caressait mon visage, ses bras se tendaient près de ma tête, son corps dominant le mien. Comment en étions-nous arrivés là ? Mon regard captivé dans le sien, je plongeais dans ses yeux, cherchant désespérément à comprendre ce qu'il ressentait. Mais contrairement à moi, son regard demeurait impénétrable. Une sensation de pétrification m'envahissait, figeant chaque fibre de mon être. Le temps semblait suspendu, et le silence n'était brisé que par nos respirations haletantes et le battement effréné de nos cœurs, résonnant tel un écho assourdissant dans mes oreilles, ou peut-être dans mon ventre ? La confusion m'envahissait. Il me fallait agir, réagir. Prise de panique, mes mains se posèrent sur son torse, le repoussant brusquement en arrière. Une fois dégagée, je me relevai précipitamment, quittant la pièce sans me retourner.

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La nuit avait été courte, ou plutôt inexistante. Mes pensées avaient tourbillonné sans relâche, m'empêchant de trouver le repos. La fatigue se lisait sur mon visage, creusant des ombres sous mes yeux. Malgré tout, nous avions une représentation de piano prévue cet après-midi, une routine pour nous. J'avais opté pour une robe rouge sang, classe. Sachant que nous avions droit à une visite en solo de Tokyo ce matin, j'avais chaussé mes Converse blanches, laissant mes escarpins pour la représentation dans mon sac. Amira, percevant ma tension palpable, prit l'initiative de briser la glace en engageant la conversation.

-« Je veux une frange. Tu me la fais ? » me questionne-elle sous un regarde espiègle

Est-ce qu'elle pense réellement que je vais lui couper les cheveux ?

-« Hors de question que je te transforme en Jeanne d'Arc. Je ne suis pas coiffeuse », je réplique avec un sourire amusé.

-« Elle a une coupe au carré avec une frange, c'est totalement différent », insiste-t-elle avec détermination.

Je roule des yeux, mais elle ne se laisse pas démonter.

-« Allez, s'il te plaît, ça m'irait tellement bien », insiste-t-elle encore.

-« Je ne céderai pas », je réponds avec fermeté, bien que nous échangions un rire complice.

Je termine de faire mon sac, mais soudain, je réalise que mon carnet a disparu. La panique m'envahit. Où est-il ? C'est le recueil de mes pensées les plus intimes, de mes émotions les plus profondes.

-« Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te forcer à le faire  » dit-elle pour me rassurer.

-« Non, mon carnet ! Où est-il ? » je m'exclame, mon cœur battant la chamade.

Elle m'aide à fouiller mes affaires et je me souviens soudain l'avoir oublié dans la salle commune. Sans plus attendre, j'abandonne mes affaires et pars à sa recherche.

Pénétrant dans la salle, je cherche frénétiquement mon carnet, Amira me suit en portant mon sac, prête à m'aider. Mais alors que la panique m'envahit, une toux discrète interrompt nos recherches. Je me retourne et là, je le vois, tenant mon carnet. Sans réfléchir, je me précipite vers lui pour le récupérer, mais il lève son bras, me défiant du regard.

-« Rends-le-moi ! Imbécile » je m'écrie, bouillonnant de frustration.

Il se met à rire, mais refuse toujours de me le rendre, appréciant visiblement le spectacle que je lui offre en tentant désespérément de récupérer mon carnet.

-« Je te le rends à une condition », déclare-t-il enfin.

Je m'arrête net, fais un pas en arrière, et, croisant les bras sur ma poitrine, je le fixe du regard, attendant qu'il expose ses conditions.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant