CHAPITRE 24

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Chapitre 24

Hana

Le vent caresse doucement mon visage, et mes paupières s'ouvrent lentement, alourdies par la fatigue. En prenant conscience que ma tête est posée sur son épaule, je me réveille doucement. Il dort paisiblement, appuyée contre le mur à côté de lui. Sa main tient la mienne, et je sens qu'il a froid. Je tente de le réveiller pour rentrer à l'intérieur, et il ouvre les yeux, réalisant que nous nous sommes endormis sur le perron du jardin. Nous nous levons avec un peu de difficulté, l'alcool continuant de circuler dans nos veines. Voyant que j'ai du mal à me tenir debout, il me porte avec tendresse, à l'intérieur, nous découvrons nos amis endormis ensemble sur le canapé. Il me dépose délicatement sur mon tatami, puis enfile un pull. C'est à ce moment que je remarque que je porte son gilet, imprégné de son odeur. Je m'allonge près de lui, nos regards se croisent dans la pénombre, mais aucun mot n'est échangé. Il caresse doucement mes cheveux, mes yeux, mes joues, mes lèvres, avant de sourire tendrement et de fermer les yeux pour s'endormir.

Allait-il m'embrasser ?

Il est comme une bouffée de caféine, me remplissant d'énergie et d'enthousiasme, comme lorsque je m'assois devant mon piano pour jouer un morceau qui fait vibrer chaque fibre de mon être. Je ne sais pas si ce sentiment perdurera éternellement, mais j'aimerais tant que cela soit le cas. C'est terrible de se réveiller chaque matin, submergé par le désir de disparaître, lorsque l'estime de soi est écrasée par les critiques parentales. Il n'y a pas de mots pour décrire la lourdeur de l'inévitabilité de la fin, parfois, la vie semble être une lutte chronique contre la dépression, une maladie qui résiste à tout traitement. La vie semble être un cercle sans fin de pertes et de peines, ponctué de moments de douleur. Peut-être que nous sommes tous imparfaits, peut-être que nous sommes tous magnifiques, et très probablement, nous sommes un mélange des deux. Parfois, je me sens comme au bord de l'abîme, mais alors je me rappelle que c'est simplement cela, la vie.

Mais ce soir, j'ai un désir ardent de vivre, de vivre pour lui, et avec lui.

Le soleil inonde complètement la pièce, un signe qu'il est déjà tard et que la matinée s'est écoulée. En me redressant, je constate que la pièce est désormais vide. Me levant avec difficulté, je me dirige vers le salon. Kaito est occupé à préparer à manger, tandis que sa copine est absorbée par un anime à la télévision. Tous deux arborent des traits de fatigue, et je ne trouve pas Ren dans la pièce. Après avoir salué mon ami dans la cuisine, je m'assois à côté d'elle sur le canapé. Elle ne semble pas me remarquer tout de suite, son attention captivée par l'écran. Elle porte un pyjama Hello Kitty, les cheveux en bataille, témoignant du sommeil récent.

-« Bien dormi ? » demandai-je pour attirer son attention.

Elle tourne la tête vers moi et m'adresse un sourire chaleureux.

-« Salut toi, oui et toi ? » répond-elle.

Je hoche la tête, et elle se retourne à nouveau vers la télévision. Kaito arrive derrière nous pour annoncer que le repas est prêt. Je demande alors où est Ren, et il me dit qu'il est dans la salle de bain et qu'il va aller le chercher. Alors que je m'installe à table, j'entends soudain un cri provenant de mon ami.

Me levant précipitamment, je me dirige vers la salle de bain. Ren est allongé par terre, vêtu seulement d'une serviette autour de la taille, visiblement endormi. Son ami tente de le réveiller, et lorsqu'il ouvre les yeux, il semble épuisé. Sans réfléchir, j'attrape sa trousse de toilette et un verre d'eau et m'approche de lui, tandis que son ami recule pour me laisser de la place. Il a de la fièvre, et je remarque qu'il n'a pas pris son traitement depuis le début des vacances, car ses plaquettes de médicaments sont intactes. Il prend faiblement un comprimé et je comprends qu'il est trop faible pour le prendre lui-même. Je lui fais boire de l'eau et ordonne à son ami d'appeler un médecin et de m'aider à le sortir de là. Ensemble, nous le soulevons en passant ses bras autour de nos épaules et le traînons jusqu'à la chambre. Je fouille dans son sac à la recherche de vêtements, puis je sors de la pièce pour laisser son ami l'habiller. Son visage est livide, son corps tremble sous la fatigue, comme si la maladie l'avait complètement épuisé. Ses yeux sont vitreux, son regard vide. Je ne l'avais encore jamais vu dans cet état.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant