CHAPITRE 22

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Chapitre 22

Ren

Assis sur le perron du jardin, je sens le souffle léger de la brise nocturne caresser mon visage. Les étoiles scintillent dans le ciel obscur, le silence est profond, seulement rompu par le murmure lointain de la mer, qui chante sa mélodie. Je ferme les yeux, m'abandonnant à cette atmosphère paisible. Mes sens s'aiguisent, captant chaque petit frémissement de la nuit. Le parfum enivrant des fleurs nocturnes embaume l'air, tandis que le léger frisson des feuilles dansant au gré du vent chatouille ma peau.

-« Les lits sont prêts. » dit Kaito, brisant ce moment de solitude.

Il se tient là, à côté de moi, les mains dans les poches, observant l'horizon. Je le regarde, il ouvre la bouche pour parler mais se ravise, comme s'il n'osait rien dire.

-« Ne commence pas à me traiter comme une malade, je n'ai pas besoin d'être sauvée, juste entendue. » je lui dis.

-« Mais tu es sous traitement, n'est-ce pas ? Ça ira mieux, non ? » répond-il, inquiet.

Je me tourne vers l'horizon, prenant une grande inspiration.

« Oui, ça ira. » je réponds doucement.

Il rentre à l'intérieur en m'informant que les autres ne vont pas tarder à aller dormir, ayant installé quatre tatamis dans une chambre. Je sens une présence s'asseoir à côté de moi. Sans détourner le regard de l'horizon, je sais que c'est elle. Je pose ma tête sur son épaule et ferme les yeux en prenant une grande inspiration.

-« Ça va ? » demande-t-elle.

-« Chut, je recharge mes batteries. » je réponds en chuchotant.

Nous restons dans cette position un bon moment, éclairés seulement par la lune blanche.

Cette fille a le don de m'apaiser.

-« Merci pour ce voyage, Hana, c'est cool de ta part. » je lui dis.

-« Si ça peut te faire perdre du temps pour réviser ton piano, et que je peux te prendre ta victoire, c'est tout bénef. » dit-elle ironiquement.

J'enlève ma tête de son épaule et la regarde. Cette fois, je veux avoir le courage de lui dire, de ne pas la laisser partir.

-« Autant prendre mon cœur. » je dis.

Elle rit simplement, puis détourne le regard vers l'horizon.

« T'en dis des bêtises toi, » dit-elle en riant.

-« Mais je suis très sérieux, Hana. » je réponds.

Elle se retourne et me défie du regard.

-« Tu ne sais rien de moi, tu ne me connais que depuis six mois. » répond-elle.

-« Six mois ? Non, Hana, je te connais depuis que mon regard s'est posé sur toi quand nous avions cinq ans et que nous assistions à notre premier cours de piano. » je dis en riant.

Elle ne dit rien, mais je ne compte pas m'arrêter là.

-« Toi, peut-être que tu me détestes depuis toujours, mais pas moi. » je chuchote

-« Tu sens la fleur, la pivoine pour être plus exacte. Ton frère est le centre de ta vie. Tu adores la musique, tu aimes regarder des films de Luc Besson, et même que ton film préféré, c'est Le cinquième élément. Tu n'aimes pas vraiment les couleurs car tu es persuadée que ton cœur est aussi sombre que le noire. Tu attaches toujours tes cheveux car tu penses que ça te donne un air distingué, alors que tu es si jolie les cheveux détachés. Tu aimes la littérature française. Et tu es plutôt sucrée que salée. » je dis, comme si j'avais laissé mon cœur parler à ma place

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant