THE BROKEN NOTES

CHAPITRE 40

Chapitre 40

Hana

Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux de la chambre, m'arrachant lentement au sommeil. J'ouvre difficilement les yeux, accueilli par une chaleur enveloppante qui me rassure instantanément, il est là. Je me retrouve blotti dans ses bras, ma tête nichée dans le creux de son cou, tandis que son souffle chaud caresse ma peau et ses mains m'enlacent tendrement. Cette étreinte, si réconfortante, me berce doucement. Je ferme les yeux et inspire profondément, savourant chaque instant de proximité. Les battements de son cœur résonnent près de moi, réguliers puis légèrement irréguliers, comme s'il se préparait à s'éveiller. Je sens son regard se poser sur moi alors qu'il relève doucement la tête, ses yeux plongés dans les miens avec une expression étrange, presque horrifiée.

-« Ren, ça va ? » m'inquiétai-je en remarquant son trouble.

-« Excuse-moi, j'ai fait un cauchemar. » dit-il en posant une main sur ses yeux, semblant chercher à chasser les images.

Allongée sur le ventre, je me redresse sur mes coudes.

-« Raconte-moi. » demandai-je doucement.

Au lieu de me répondre, il m'attire doucement vers lui, et je pose ma main sur son torse nu, sentant les battements réguliers de son cœur sous mes doigts.

-« Je suis la. » le rassurai-je.

Il hoche la tête, ses yeux emplis de larmes.

-« Je ne veux pas te perdre, j'ai... je ne veux pas ça. Alors je te le redemande, par pitié, ne me quitte pas, je t'en supplie. » Ses mots tremblants se mêlent aux larmes qui coulent sur ses joues.

Je me redresse, m'asseyant en tailleur, et lui tends mon petit doigt pour sceller notre serment. Il se redresse à son tour, adossé à la tête du lit, et prend mon petit doigt dans le sien. Nos regards se croisent, et en même temps, nous prononçons d'une seule voix : « Promis ».

-« Allez, arrête de pleurer, petit chat noir ! » dis-je en plaisantant pour lui remonter le moral.

Alors qu'il s'étire langoureusement, je le contemple avec une tendre attention, chaque geste capturant mon regard. Alors qu'il enfiler son jogging d'école, j'observe son corps qui me rappelle sa fragilité, sa silhouette délicate qui semble si vulnérable, à cause de sa maladie.

Lentement, je me lève à mon tour, prenant soin d'attacher mes cheveux en une queue de cheval. À peine ai-je terminé que je sens ses bras m'enlacer par derrière, sa présence est chaleureuse, un doux frisson parcourt ma peau alors qu'il dépose un baiser tendre sur ma joue.

-« Tu vas réviser ? Le demi-finale est dans trois jours. » demande-t-il, ne me lâchant pas du regard.

-« Tu commences à trop me connaître, toi...c'est dangereux. Amira et Kaito ont quitté ma chambre, donc j'y passe pour m'habiller, et je prends le bus de ville pour aller à l'opéra. Tu veux venir avec moi? » l'informai-je.

-« Je te rejoins après. Je vais voir ma tante et ma mère avant. » me dit-il.

-« À tout à l'heure alors, Ren » le salut, avant de s'éloigner.

--

Dans l'intimité de la pièce, seul avec le piano, j'apprécie cette sensation unique. Le silence qui m'entoure est interrompu uniquement par les notes que je tire du clavier sous mes doigts. Grâce à cet instrument et lui, je parviens à exprimer mes émotions les plus profondes à travers ma musique. Chaque note que je joue me ramène à Ren, à nos moments partagés. Son essence semble imprégner chaque vibration du piano. Concentré, je m'entraîne depuis trois heures d'affilée sans relâche. La demi-finale approche à grands pas, et je suis déterminé à ne commettre aucune erreur.