THE BROKEN NOTES

CHAPITRE 4

Chapitre 4

Hana

Les deux semaines qui ont suivi la rentrée se sont écoulées comme un rêve troublé. La trace violette laissée par Kira sur ma joue s'est finalement estompée, mais les souvenirs de cette altercation hantent toujours mes pensées. Chaque fois que je croise son regard méprisant dans les couloirs de l'école, je sens la colère et l'humiliation refaire surface. Malgré tout, aujourd'hui est un jour important : c'est le jour des exposés.

Dans cette salle remplie de mouvement et de bavardages, je me retrouve isolée, mais ce silence qui m'entoure n'est pas tout à fait pesant. Je me plais à observer le va-et-vient des élèves, formant des binômes, échangeant des idées. Je distingue soudain un siège vide, deux rangées devant moi. Je fronce les sourcils en cherchant son visage familier parmi les autres, mais en vain. - où peut-il bien être passé ?

Je n'ai guère le temps de m'interroger sur cette place vacante lorsque le professeur m'appelle pour présenter mon exposé. Mon choix s'est porté sur Maurizio Pollini, un pianiste virtuose dont la réputation n'est plus à faire. Sa maîtrise technique et sa profonde compréhension des œuvres en font une figure emblématique du monde pianistique. J'ai choisi de l'étudier car son interprétation m'a toujours fascinée, notamment sa capacité à transmettre les émotions les plus subtiles à travers les touches du piano. Pour ma part, jouer avec émotion reste un défi insurmontable.

Pendant que je déroule mon exposé, les ricanements étouffés de Kira et de ses acolytes se font entendre, mais cela ne perturbe pas ma concentration. Ce qui me perturbe c'est plutôt son siège, là-bas, est toujours vide, comme s'il avait délibérément choisi de ne pas se montrer.

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La journée touche à sa fin, et pour une fois, j'ai savouré la paix de ne pas croiser Ren. Sa mystérieuse absence titille ma curiosité, mais je préfère garder le silence à ce sujet. Je quitte ma chambre pour rejoindre la salle commune, normalement déserte à cette heure, laissant derrière moi les bruits de la cantine où tous les élèves se sont rassemblés. Une fois de plus, j'ai évité d'y aller.

Casque sur les oreilles, je m'enfonce dans le tatami, m'abandonnant à la musique qui enveloppe mon esprit. Les notes m'emportent loin de la réalité, me plongeant dans un univers où seules les mélodies comptent. Mon carnet de dessin repose sur mes genoux, prêt à accueillir mes pensées en images.

La salle est plongée dans une semi-pénombre, seules quelques lueurs filtrent à travers les rideaux tirés. Je savoure ce moment de tranquillité, profitant de l'absence des autres élèves.

Pourtant, alors que je me laisse emporter par mes pensées, un léger bruit me tire de ma rêverie. J'entends un raclement de gorge, presque imperceptible, mais assez pour me faire sursauter. Je relève brusquement la tête, cherchant l'origine de ce son inattendu.

Ren m'adresse un salut qui me sort de mes pensées. Je lui lance un regard sans répondre et reprends mon dessin là où je l'avais laissé, mais il semble déterminé à ne pas en rester là.

-« Pas de quoi me souhaiter la bienvenue ? »réplique-t-il à mon silence, cherchant visiblement à briser ma concentration.

-« Je n'ai pas de temps à perdre avec toi. » je rétorque sans lever les yeux de ma feuille, espérant ainsi mettre fin à la conversation.

Il ne se laisse pas démonter.

-« Toujours aussi charmante, je vois » dit-il, créant un silence pesant alors que je refuse de lui répondre.

Il insiste vraiment pour que nous discutions.

-« Tu ne me demandes pas pourquoi je n'étais pas là ? » rétorque-t-il, cherchant à engager la conversation.