CHAPITRE 30

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Chapitre 30

Ren

- « Tu peux venir m'aider, s'il te plaît. » demande ma tante

Je hoche la tête en signe de compréhension et je la suis jusqu'à sa chambre, laissant les autres s'occuper du rangement du salon et de la préparation des lits.

-« Assis toi sur le lit. » m'ordonna-t-elle d'une voix calme mais autoritaire.

Je m'exécute machinalement, sans vraiment comprendre ses intentions. Son regard intense semble transpercer mon âme. Les bras croisés sur ma poitrine, j'attends, scrutant chaque mouvement, chaque infime expression sur son visage. Elle prend soin de fermer la porte derrière elle.

-« Je dois te parler de quelque chose. Est-ce que quelqu'un fait du mal à Hana ? » me questionne-t-elle sérieusement.

-« Comment ça? » Surpris par sa question, je la fixe, cherchant à déchiffrer le sens de ses paroles.

-« Écoute, avant quand je me suis m'approchée d'elle, elle s'est effrayée comme si j'allais la frapper. Sais-tu si quelqu'un la frappe? » m'annonce-t-elle, son ton empreint d'inquiétude.

Je fronce les sourcils, réfléchissant intensément. Si c'était Kira, je le saurais. Je passe en revue toutes les possibilités dans ma tête, et soudain, un souvenir surgit. Ce jour-là, j'avais surpris Hana recevant une claque de ses parents.

-« Ses parents ? » échappé-je, pensant avoir murmuré dans ma tête mais les mots s'échappent à voix haute.

Sans un mot de plus, je me lève, et je me dirige vers la cuisine pour la trouver. La lumière tamisée de la pièce dévoile Hana, seule, affairée à laver la vaisselle. Le bruit de l'eau qui s'écoule et des assiettes qui s'entrechoquent, mes pensées tourbillonnent dans mon esprit.

-« Hana, besoin d'aide ? » dis-je pour capturer son attention.

Son regard, semble vide. Quand ses yeux rencontrent les miens, je ressens comme un frisson glacial me parcourir l'échine.

-« Non, c'est bon, j'ai presque fini. » me répond-elle froidement.

Je dois lui poser la question.

-« Hana? » l'appelai-je à nouveau.

« Oui? » répond-elle sans me regarder.

« Tu, est-ce... » bafouillai-je.

Je n'arrive pas à formuler ma phrase, craignant sa réaction. Elle achève sa tâche avec un calme apparent, puis s'approche de moi, me demandant avec une douce préoccupation si tout va bien. Évitant sa question, je la guide silencieusement vers ma chambre, où je lui propose un pyjama. Alors que je lui tends des vêtements, une pensée fugace traverse mon esprit, malgré le mois d'octobre qui n'annonce pas encore des températures glaciales, je ne l'ai jamais vue autrement que vêtue de manière couverte. Un défi muet s'installe alors en moi, et je lui propose un tee-shirt, sachant pertinemment qu'elle refusera. Et c'est ce qu'elle fait, sans surprise. Je finis donc par céder, lui donnant un pull.

Nous nous dirigeons ensuite vers la salle de bain. Lorsque nous franchissons le seuil, je ferme la porte derrière moi.

-« Dis-moi la vérité. » dis-je d'un ton ferme, fixant ses yeux qui semblent éviter le contact.

-« Montre quoi. » lui ordonnai-je, croisant les bras, déterminé à percer la vérité

Elle reste immobile, semblant surprise par ma demande.

-« Montre quoi. » je répète, accentuant mon ton.

Un silence pesant s'abat entre nous. Elle ne répond pas, reculant d'un pas.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant