CHAPITRE 35

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Chapitre 35

Ren

« C'est dans le mensonge que la vérité commence » - Docteur House

Tout comme un pianiste qui égrène des notes fausses, le mensonge crée une dissonance dans la symphonie de la vérité. Chaque mensonge est une fausse note ajoutée à la mélodie de nos vies, perturbant l'harmonie naturelle qui devrait régner. Comme un pianiste qui tente de dissimuler ses erreurs en jouant plus fort, nous essayons souvent de couvrir nos mensonges en les renforçant par d'autres mensonges.

Tout comme un pianiste qui se noie dans un océan de fausses notes, celui qui ment se perd dans un labyrinthe de ses propres mensonges, s'éloignant de la vérité. Et tout comme un pianiste qui doit revenir aux bases pour retrouver son chemin, celui qui ment doit souvent affronter les conséquences de ses actes et faire face à la vérité nue.

-« Combien de temps? » me demande Kaito, son regard empreint d'une inquiétude tangible, alors que je fermer ma valise, prêt à partir pour la Pologne.

Je le regarde, perplexe, avant de répondre

-« Je n'en sais rien. Ma mort n'est pas planifiée. Ça dépend de mon corps, du traitement. »

Enfilant mon pull aux couleurs de l'école, bleu foncé et blanc, je me saisis de ma valise et la pose debout.

-« On y va ? Je te rappelle qu'on a un avion à prendre. » lui demandai-je, tentant de détourner la conversation.

-« Mais pourquoi ? Pourquoi nous l'avoir caché ? » insiste-t-il, son ton trahissant une pointe d'amertume.

-« Parce que, quand les gens apprennent que vous allez mourir, ils s'éloignent de vous par peur d'être eux-mêmes blessés. » lui expliquai-je, cherchant à justifier mon mensonge.

Il se lève de sa chaise, une lueur d'émotion traversant son regard alors qu'il s'approche de la porte. Sa main se tend vers la poignée, saisissant fermement le métal froid avant de l'abaisser doucement.

-«Ce n'est pas cool de ne pas avoir confiance en ses potes. On ne t'aurait jamais abandonné pour ça, que ce soit moi ou elle. » me fait-il savoir avec un brin de reproche.

Je le suis pas à pas, restant à ses côtés, ma valise dans une main. Nous nous engageons ensemble dans le couloir, le silence de l'aube enveloppant nos pas. L'obscurité de la nuit persiste encore, le soleil n'ayant pas encore osé émerger à l'horizon. L'air est frais alors que nous atteignons enfin le car de l'école qui doit nous conduire à l'aéroport. Autour de nous, une foule d'élèves se rassemble, tous vêtus du survêtement de l'école.

-« Un peu de silence. Veuillez monter dans le bus un par un afin que nous puissions vous compter avec Monsieur Yuma. » nous ordonne Hisaishi d'une voix ferme.

En observant autour de moi, je la repère, à côté de son frère. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, son visage arbore une expression neutre, mais tirée par la fatigue.

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L'atmosphère de l'aéroport est chargée d'une agitation constante, le brouhaha des annonces interminables, le va-et-vient incessant des voyageurs, et le bourdonnement des conversations étouffées. Une fois les formalités accomplies, nous nous retrouvons maintenant regroupés devant la porte d'embarquement.

-« Je suis désolé, je pensais bien faire. » m'excusai-je auprès de Kaito en m'asseyant à côté de lui.

-« Je ne vais pas te bouder éternellement. Ce n'est pas comme si on avait toute la vie devant nous. » répondit-il, une pointe de tristesse teintant sa voix.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant