Chapitre 39
Ren
Aimer, c'est comme jouer du piano : Tu suis d'abord les règles, ensuite tu suis ton coeur.
À mesure que les semaines s'écoulent, le nombre de candidats diminuent et la compétition s'intensifie. Sur scène, elle et moi sommes des rivaux, nos doigts dansants sur les touches du piano telles des épées dans un duel musical. La musique, notre alliée puissante, a forgé nos destins en nous opposant l'un à l'autre. Pourtant, en dehors de la scène, entre nous règne une tension palpable, une partition complexe où rivalité et désir s'entremêlent.
-« Numéro 4 : REN KOBAYASHI est demandé sur scène. » annonce la voix en anglais.
Je m'avance lentement sur la scène, vêtu de mon costume de velours noir, qui me donne une allure élégante. Faisant une révérence respectueuse aux juges et au public, je ressens le battement frénétique de mon cœur alors que j'avance vers le piano. Une fois assis devant l'instrument, je prends une profonde inspiration pour calmer les papillons qui dansent dans mon estomac. Fermant les yeux quelques instants, je me concentre sur ma respiration, cherchant à apaiser mon corps. Mes mains tremblent légèrement, mais je les immobilise avec fermeté. Une dernière inspiration profonde remplit mes poumons, puis je pose mes doigts agiles sur les touches du clavier, prêt à laisser la musique emporter mon âme.
Dans cet instant, c'est moi et le piano, seuls dans notre propre monde.
Chopin – studio op 10n.1
Malgré ma maladie qui trouble ma vision et fait trembler mon corps, je me laisse emporter par la musique de Chopin. Les premières notes résonnent dans la pièce, malgré les légers tremblements de mes mains, chaque nuance de la composition est interprétée avec une précision exquise. Mes doigts volent sur le clavier, produisant des sonorités riches et profondes qui captive la salle. Chaque crescendo, chaque diminuendo est soigneusement façonné.
À travers ma musique, je trouve une échappatoire à la réalité, un refuge où ma maladie n'a plus de prise. Je laisse mon âme s'exprimer à travers chaque mesure.
Après avoir achevé le morceau, je me lève et adresse un sourire au public avant de quitter la scène. Dans les coulisses, une vague de soulagement m'envahit, me permettant enfin de respirer profondément. Je m'appuie contre le mur, laissant mes émotions se calmer après cette performance. Alors que je tourne la tête, je la vois, également adossée au mur, les bras croisés sur sa poitrine. Son regard intense semble transpercer l'espace qui nous sépare. Mon cœur bat plus vite en sa présence.
-« Jolie la robe. Tu comptes charmer les jurés avec ça ? » demandai-je en riant.
Elle est vêtue d'une robe blanche élégante, qui tombe au-dessus de ses genoux et épouse délicatement sa taille. La robe dévoile gracieusement ses épaules, accentuant sa silhouette avec une touche de sensualité. Ses jambes sont enveloppées dans des collants en dentelle blanche. Elle porte des talons assortis, sa tenue attire instantanément mon regard tel un ange tombé du ciel, mais ce qui me frappe le plus, c'est la façon dont elle porte mon collier. Là, autour de son cou, le pendentif renard brille.
-« À en juger par tes yeux, c'est plutôt toi que je viens de charmer » me répond-t-elle en s'approchant de moi, me fait un clin d'œil, puis me tourne le dos.
-« Numéro 9 HANA SATO, est demandé sur scène » lui annonce la voix en anglais
Puis elle disparaît sur scène pour jouer son morceau.
C'était le dernier jour des sélections, un moment crucial où seuls 12 candidats seraient sélectionnés pour la suite. Pour l'instant, nous n'étions plus que 4, nos amis ayant été éliminés au cours des phases précédentes. L'atmosphère était chargée d'anticipation alors que nous nous réunissions tous dans la salle où les résultats seraient bientôt affichés. La tension montait lentement à mesure que la finale se rapprochait.
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THE BROKEN NOTES
RomanceJapon. Dans un monde où la compétition règne en maître et où la musique est une arme redoutable, deux adversaires se retrouvent liés par une passion commune : le piano. Hana, déterminée à surpasser les attentes de ses parents et à trouver enfin leu...