CHAPITRE 14

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Chapitre 14

Hana

Alors que les dernières brises du printemps se muaient en souffles étouffants de l'été, trois mois s'étaient écoulés depuis la rentrée. Le mois de juin avait teinté le paysage de chaleur étouffante, mais mon cœur était encore glacé. Je pourrais suivre la foule et revêtir mon uniforme d'été, mais mes cicatrices fraîches se dresseraient alors comme des témoins silencieux de ma lutte intérieure.

Aujourd'hui, le jour des résultats de nos épreuves, pesait sur mes épaules comme un fardeau insupportable. J'avais travaillé avec une ardeur, dévorant les livres et épuisant mes nuits blanches pour obtenir les meilleures notes et le surpasse.

Je réajuste une dernière fois les plis de mon uniforme avant de quitter. À peine franchis-je le seuil, que je découvre mon amie adossée au mur en face de ma porte. Ses yeux se détachent de son téléphone dès qu'elle me voit.

-« Salut, pourquoi tu ne portes pas ton uniforme d'été ? Tu n'as pas trop chaud ? » lance-t-elle.

-« J'ai juste un petit rhume. » je mens, espérant que mon ton sonne convaincant.

Elle hoche la tête, acquiesçant à ma réponse.

-« Je t'attendais avant d'aller voir les résultats. Je savais que tu serais levée à l'aube. » ajoute-t-elle avec un sourire complice.

Nous entamons notre marche vers le couloir où sont affichés les résultats, alignés par ordre croissant, le meilleur en haut. Mon téléphone vibre dans ma poche, mais je l'ignore, absorbée par le poids de l'attente. Arrivées devant le tableau, une foule d'élèves s'est déjà amassée. Je me faufile entre eux, mon cœur battant la chamade, pour découvrir mes résultats. Je suis au sommet, mais pas au sommet de mon espérance. La deuxième place, un goût amer s'installe sur mes lèvres.

-« Hana! Tu as obtenu 92 points, c'est incroyable, félicitations! » s'écrie mon amie, rayonnante de fierté.

Je ne réponds pas, mon esprit est obsédé par celui qui m'a devancée. Il a obtenu 96 points. La déception voile mon visage.

-« Hana. »

Mon nom résonne, porté par une voix familière. Je me retourne et découvre mes parents au travers de la foule d'élèves. Une gêne indescriptible m'envahit.

-« Mère ? Que faites-vous ici ? » demandé-je, une pointe d'anxiété teintant ma voix.

-« Nous sommes venus voir tes résultats. » répond-elle d'un ton froid, son regard scrutateur.

-« Pouvons-nous parler ailleurs ? » demande-je, cherchant un endroit plus intime pour cette conversation.

Sans protester, ils m'accompagnent dans un couloir désert, où l'écho de nos pas résonne comme un murmure dans le silence.

-« J'ai eu 92. » annoncé-je, le cœur serré dans un étau invisible.

-« Nous avons vu, et lui, il a eu 96. », réplique mon père, son ton empreint de frustration.

-« Oui, j'ai vu, mais j'ai réussi. » je réplique, mon affirmation teintée de défi.

-« À le battre, non. Tu te fais une amie, ça te déconcentre » tranche ma mère d'un ton catégorique.

-« Alors maintenant, même avoir des amis n'est pas permis ? » je m'indigne, l'irritation palpable dans ma voix.

-« Nous en avons déjà parlé, Hana. Les amis, c'est comme les émotions, ça te distrait. Tu sais, moi... » commence mon père

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant