CHAPITRE 28

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Chapitre 28

Hana

Ces dernières semaines ont été fatiguant. En plein jour, je m'entraine sans relâche au piano jusqu'à en avoir des crampes et les oreilles qui siffle, comme si ma vie en dépendait. Chaque

Les heures sombres de la nuit étaient réservées à la maladie de Ren. Je passais des heures à fouiller sur internet, à consulter des ouvrages médicaux, cherchant désespérément une lueur d'espoir dans les ténèbres de cette maladie implacable. Mais à mesure que je plongeais plus profondément, la réalité devenait de plus en plus sombre.

Il n'y avait pas de solution miracle.

Avant cela, je me questionnais sur le bonheur et le malheur. Avais-je le droit de me considérer malheureuse ? Après tout, n'est-on réellement malheureux que lorsque l'on a perdu quelque chose d'important ? Mais en y réfléchissant, je me suis rendu compte que je n'avais jamais vraiment possédé quelque chose de réellement précieux, jusqu'à maintenant.

Ren a changé cela. Il est devenu mon ancre, ma raison de me battre. Chaque regard qu'il posait sur moi semblait dire : « Ne me laisse pas tomber ».

-« Hana, tu m'écoutes quand je te parle ?!» s'énerva ma mère.

-« Excusez-moi, vous disiez ?» m'excusai-je.

J'avais totalement perdu de vue le fait que mes parents étaient assis en face de moi. Ce week-end, ils avaient pris la décision de venir me rendre visite, probablement dans le but de remettre un peu d'ordre dans ma vie, comme ils en avaient l'habitude. Nous nous trouvions dans le café en face de l'école, leurs expressions sévères me donnant l'impression d'être interrogée dans un poste de police.

Ils me fondent chier, je sature.

-« Tu as sélectionné tes morceaux pour le concours ? » demande mon père d'un ton sec.

-« Oui, tenez. » Je lui tends la feuille sans un regard.

-« Tu crois vraiment pouvoir jouer ça ? Toi ? » Il ricane avec mépris.

-« Oui, je m'entraîne beaucoup », je réponds d'un ton froid.

-« Même en t'entraînant, tu perds toujours contre ce garçon, rappelle-toi. Il devient quoi, d'ailleurs ? » Ma mère riposte avec acrimonie.

-« Je ne sais pas », je réponds sèchement.

-« Arrête de mentir. Nous savons que vous êtes amis. Tu crois que le fréquenter te fera gagner ? Imbécile » lance ma mère.

-« Il étudie tes faiblesses pour mieux t'écraser. Eloigne-toi de lui », ordonne mon père.

-« Non », je réplique, défiant.

Nous sommes dans un lieu public, et je sais qu'ils ne pourront rien me faire. L'image est trop importante pour eux ,nous devons nous comporter comme une famille aimante et bienveillante.

-« Hana. Nous t'avons créé, alors tu nous écoutes quand on te parle », s'énerva ma mère.

-« Pourquoi est-ce si difficile de t'éduquer sérieusement ? » dit mon père, l'air désespéré, en se pinçant l'arête du nez.

-« Parce que, c'est facile de détruire, pas de créer », ai-je répliqué.

Eh merde.

Mes parents se regardent puis se lèvent brusquement, m'ordonnant de faire de même. Nous quittons le café et je les suis sans baisser la tête. Une fois dans une ruelle sombre, mon père me donne une claque si forte que je perds l'équilibre. Ma tête tourne sur le côté et soudain, je n'entends presque rien. Mes oreilles bourdonnent comme un orage prêt à éclater.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant