CHAPITRE 17

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Chapitre 17

Hana

Le murmure monotone du professeur semble lointain alors que mes pensées sont focalisées autour de Ren. Depuis notre baiser, je ne l'ai pas revu et l'absence de sa chaise en face de moi depuis trois jours ne fait qu'accentuer ce vide. Je suis plongée dans mes pensées lorsque la voix du professeur me ramène brusquement à la réalité.

-« Hana, étant donné que Ren n'est pas là, vous êtes sa suppléante. Vous devrez donc organiser la fête de l'école cette année » annonce-t-il, brisant le silence de la classe.

Je fronce les sourcils, contrariée par cette responsabilité qui me revient en tant que deuxième élève de la promo. Normalement, c'est à Ren que cette tâche incomberait, mais en son absence, elle retombe sur moi.

Chaque année, l'école célèbre un événement incontournable : la "gakkō-sai". Les couloirs de l'école se métamorphosent alors en un véritable festival de couleurs et de sons, avec des stands qui proposent une multitude d'activités. Des étals débordants de gourmandises et de souvenirs éphémères, tandis que des performances artistiques et musicales transforment les salles de classe en de véritables scènes de spectacle. C'est un moment où les élèves se retrouvent pour célébrer leur école, leur communauté et leur amitié. Les parents sont également conviés à cet événement. L'académie de musique, connue pour dénicher de nouveaux talents, est également de la partie, semblant arpenter l'école à la recherche de futures petites stars.

Agacée, je réponds d'un ton sec : -« Oui monsieur, j'ai entendu ».

Tandis qu'Amira s'efforce de m'impliquer dans la planification de la fête, mon esprit divague ailleurs. Distraitement, je réponds à ses suggestions, mais mes pensées semblent flotter dans un ailleurs lointain.

-« Hey, Hana, tu décroches ou quoi ? » s'exclame-t-elle, essayant de me ramener sur terre.

-« Oui, je t'écoute », répliqué-je sans conviction.

-« Organisons un gang bang avec des licornes ! » lance-t-elle avec entrain.

-« Oui, bonne idée », je réponds distraitement.

Un petit coup sur la tête me tire de mes pensées. Je tourne la tête pour faire face à Amira, qui me regarde avec un air perplexe, attendant visiblement une réaction de ma part.

-« Écoute-moi quand je te parle », me dit-elle, visiblement exaspérée.

-« Mais je suis tout ouïe », répliqué-je, feignant l'innocence.

« Ah ouais ? Alors, qu'est-ce que je viens de dire ? » me provoque-t-elle.

La sonnerie retentit, mettant fin à notre échange. Je rassemble rapidement mes affaires et me lève, suivie de près par Amira qui ne semble pas prête à me laisser filer sans explication. Les élèves se dispersent dans les couloirs, leurs voix emplissant l'air tandis que je m'efforce de me frayer un chemin à travers la foule. Amira me rattrape finalement et marche à mes côtés, un air déterminé sur le visage.

-« Tu sembles vraiment distante ces derniers temps. Qu'est-ce qui se passe ? » elle insiste, cherchant une réponse.

Je sens la chaleur envahir mon visage, mes joues rougissant alors que l'embarras m'envahit. Pour éviter ses questions, j'accélère le pas et lui lance une excuse peu convaincante :

-« Désolée, je suis juste préoccupée à me demander où ils ont mis le cœur de Chopin ».

Oui, nous avons récemment étudié le compositeur et sa demande d'autopsie macabre avant son enterrement, de se faire retirer le cœur pour éviter de se réveiller dans son cercueil. Si je n'étais pas pianiste, peut-être que j'aurais envisagé une carrière en médecine légale.

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