CHAPITRE 9

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Chapitre 9 :

Hana

Dans le bus, alors que les premiers rayons du soleil baignent l'intérieur de nuances dorées, je suis assis à côté d'Amira, endormie. Un calme paisible règne, seulement interrompu par le léger murmure des conversations des autres passagers. Je me plonge dans mon téléphone, relisant les messages échangés avec mon grand frère.

Les parents m'ont rendu visite aux États-Unis.

Vraiment ? Je n'étais pas au courant. Ça va ?

Oui, ils sont préoccupés. Tu ne m'as pas parlé de l'incident de la brûlure.

Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?

Je vais te laisser tranquille. Je sais que cela te mettra en colère. Je t'aime, ma luciole.

Malgré tous mes efforts au fil des années, mes parents semblent toujours insatisfaits de moi. Je n'ai jamais réussi à atteindre la première place, malgré mes tentatives incessantes. Mon manque d'émotions et mon apparente insensibilité m'ont toujours rendu difficile de me faire des amis, et cela m'a rapidement fatigué. Maintenant, j'ai Amira, mais même cela ne suffit pas à apaiser mon insatisfaction. La frustration de ne jamais avoir réussi à surpasser mon adversaire, à atteindre la première place malgré des années d'efforts, m'envahit et m'irrite profondément. Heureusement, le bus fait une pause, offrant une opportunité de soulager cette tension. Sans vouloir réveiller ma voisine endormie, je prends la décision de sortir pour étirer mes jambes et apaiser ma frustration.

Alors que je tente d'appeler mon frère sur mon téléphone pour déverser ma colère, une voix m'interpelle. C'est lui.

Son regard perplexe en réponse à mon agacement me pousse à déverser ma frustration.

-« Tout est ta faute. Si tu n'étais pas là, je réussirais. Un vrai chat noir, à me pourrir la vie. À croire que je l'ai mérité. Tout le monde me fait comprendre que je suis deuxième. J'ai compris. Maintenant, lâche-moi et tiens-toi loin de moi ». je crache, le ton empreint de colère.

Il attrape mon poignet, me retenant contre ma volonté. Je tente de me dégager, mais sa prise est ferme.

-« Tu es lâche. Tu penses vraiment que si je n'étais pas là, ça te faciliterait la tâche ? » Il insiste, sa voix empreinte de reproche.

Je le regarde droit dans les yeux, ressentant la brûlure de sa main sur ma peau.

-« Oui, oui, j'en suis sûr », je réponds, les mots sortant avec amertume de ma bouche.

Il me fixe intensément, sans relâcher sa prise. Je sens la douleur s'intensifier.

-« Lâche-moi, tu me fais mal », je lance, tentant de m'échapper de sa poigne oppressante.

Il reste là, impassible, me fixant du haut de sa taille.

-« Tu ne comprends pas que si mes parents sont exigeants, c'est à cause de toi ? Parce que je ne suis pas parfaite comme toi », je réplique, mes mots chargés de ressentiment.

Enfin libéré de son étreinte, je pose ma main sur la zone rougeâtre marquée par sa prise. Je lui lance un regard empli de haine avant de me détourner et de retourner dans le bus.

Une fois installée à ma place, je sens une avalanche d'émotions me submerger. La pression, la frustration, la colère, tout cela me submerge d'un seul coup, me laissant sans défense. Cette fois-ci, je ne peux pas retenir mes larmes. Un poids immense semble peser sur mes épaules, comprimant ma poitrine et faisant battre mon cœur à tout rompre.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant