CHAPITRE 19

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Chapitre 19

Ren

Les gouttes de pluie tombent en cascade autour de nous, rythmées par le roulement lointain du tonnerre, créant une symphonie aqueuse dans la nuit sombre. Nos propres larmes se mêlent à la pluie incessante qui continue de s'abattre sur nous. Je saisis sa main, cherchant la chaleur de son contact malgré la froideur de l'averse qui nous enveloppe. Nous restons ainsi, immobiles, un long moment, tandis qu'elle commence à frissonner de froid. Alors, je me lève, l'entraînant avec moi.

Nous courons ensemble, nos pas résonnant sur les pavés humides, dans un silence pesant qui semble alourdir l'atmosphère. À chaque foulée, je sens mon cœur se briser un peu plus. Je l'emmène jusqu'au kiosque de l'école, avec ses colonnes élégantes et son toit rond, entouré de rosiers grimpants. Là, je retire mon pull noir et le lui tends, voyant qu'elle est frigorifiée. Elle accepte sans broncher. Sous la brise, ses cheveux se libèrent de leur attache et s'écoulent en cascade sur ses épaules.

-« Tu étais là... » Je fais une pause, comme si j'avais besoin de reprendre mon souffle.

-« Il est mort, devant toi. tu...il est mort » Je finis par dire.

Dans l'orchestre de la vie, la mort est la note finale, la cadence ultime qui clôt la symphonie de chaque existence. Comme les touches d'un piano, nous anticipons parfois le crescendo inexorable qui mène à ce dernier adagio. Chaque vie est une partition unique, une sonate.

Sa note a elle était brisée, comme la mienne l'était.

-« Je ne peux pas respirer... Je ne peux pas... » souffle-je avec difficulté

Je me sens étouffé, comme si l'air s'était soudainement chargé d'une lourdeur insupportable.

Mes mains tremblent, mes jambes se dérobent sous moi alors je glisse contre une colonne et je cache ma tête dans mes genoux, chaque battement de mon cœur résonne comme un écho assourdissant. Mon souffle se fait court, Je sens la sueur perler sur mon front, Chaque bruit, chaque ombre semble se multiplier, C'est comme si le monde entier se refermait sur moi.

elle s'agenouille devant, prenant doucement ma tête entre ses mains dans une tentative de réconfort. Ses paroles sont un doux murmure dans l'obscurité suffocante.

-« Respire avec moi, d'accord ? Tu n'es pas seul », murmure-t-elle.

-« Tout est noir... Tout est si douloureux... », je hoquette entre mes sanglots.

Délicatement, elle incliné ma tête sur le côté, comme si elle cherchait à détourner mes pensées. Ses paroles résonnaient doucement dans l'air.

-« Calme-toi, je suis là, je ne te lâcherai pas » m'a-t-elle assuré d'une voix apaisante.

Elle m'a encouragé à lever les yeux vers le ciel étoilé, soulignant que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lueur d'espoir.

-« Regarde le ciel, on peut voir les étoiles, tout n'est pas noir » -t-elle ajouté avec tendresse.

La seule étoile que je vois c'est elle

Après avoir repris mes esprits, elle s'est approchée de moi et, avec une douce fermeté, elle m'a soutenu pour que je puisse retrouver mon équilibre sur mes deux pieds. Son contact est semblé réconfortant, comme si sa simple proximité avait le pouvoir d'apaiser mon âme.

Elle souffrira à cause de moi.

-« Je ne savais pas que c'était toi, la fille qui l'a vue mourir. » j'arrive enfin à murmurer.

Elle répond avec un détachement qui me surprend. –« Et moi, je ne savais pas que c'était ton père. »

-« Comment fais-tu pour ne jamais rien montrer, tes émotions? » je demande.

THE BROKEN NOTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant