THE BROKEN NOTES

CHAPITRE 23

Chapitre 23

Ren

Nous arrivons devant un parc d'attractions, c'est animé, avec des manèges colorés qui se dressent contre le ciel bleu. Des cris de joie et des rires emplissent l'atmosphère. À gauche, une grande roue tourne, des familles déambulent joyeusement, les enfants agrippant les mains de leurs parents avec impatience, tandis que des groupes d'amis rient, c'est chaleureux. Mon ami nous dit de remercier Hana, car c'était son idée de venir ici, ce qui me surprend. Alors que nous nous promenons à travers le parc, je remarque qu'elle sort de son sac une webcam, un boîtier en plastique grisâtre légèrement terni par le temps, des traces d'usure sont visibles.

Alors que nous marchons côte à côte, je lui demande curieusement si l'appareil lui appartient.

-« Non, enfin. C'est à mon frère. Il aimait bien nous filmer quand on était jeunes, il m'a dit de faire la même. J'aurais des souvenirs de toi au moins », répond-elle, évitant mon regard.

-« Il est ou la, d'ailleurs ? » je demande, intrigué de savoir ou se trouve t'il cette fois ci

-« En France. Dans la ville où Miyazaki s'est inspiré pour le château ambulant, Colmar », me répond-elle.

-« Mon père l'avait visité, il a adoré » dis-je en souriant nostalgiquement

-« Oui, c'est lui qui en avait parlé à mon Hiro, à l'époque », répond-elle, esquissant un doux sourire.

Nous nous dirigeons vers le grand huit que Kaito réclamait depuis le début. Alors que nous nous installons sur les sièges en duo, je lui demande si elle a déjà fait un manège comme celui-ci. Elle répond en niant, expliquant que ce n'était pas assez distingué pour ses parents, et cela nous fait rire.

-« Comment tu as eu l'idée de venir ici alors » je demande curieusement

Alors que le wagon atteint sa hauteur maximale et s'apprête à descendre, elle avoue :

-« À vrai dire, dans ton journal, tu disais que ton père t'amenait ici pour ton anniversaire tous les ans, et vu que c'est bientôt, je me suis dit pourquoi pas » avoue-t-elle

La descente du manège serre mon cœur, mais je me demande si c'est elle ou le manège qui me le serre le plus. Elle se souvenait que mon père m'emmenait toujours dans un parc d'attractions pour mon anniversaire, et que je n'ai plus fait cela depuis sa mort. Les larmes coulent sur mes joues, mais le vent les efface rapidement. Mon journal est un peu comme un journal de bord de ma vie, et j'ai même commencé à en écrire un sur elle et moi, pour qu'elle s'en souvienne si jamais je ne suis plus là.

Le manège s'arrête enfin, le tour est terminé et Kaito me taquine en remarquant mon expression.

-« Waah, t'as l'air bien sérieux, Ren. Tu n'aurais pas fait dans ton pantalon, par hasard ? » lance-t-il, avec une pointe de moquerie dans la voix.

-« T'as eu peur, Hana ? Bien sûr que non, t'es trop insensible pour ça », poursuit-il.

Hana répond d'un ton neutre, mais je sens qu'elle est touchée malgré tout. Elle préfère dissimuler ses émotions, comme à son habitude. Je lance un regard glacial à mon ami, espérant qu'il arrêtera avec ses remarques avant que l'un de nous ne s'énerve.

Nous continuons à déambuler dans le parc, autour de nous, des stands colorés proposent toutes sortes de sucreries et de jeux. L'air est empli du doux parfum de barbe à papa. Le soleil commence à peindre le ciel de teintes orangées et roses alors que nous nous dirigeons vers la grande roue. Les derniers rayons de lumière se reflètent sur les manèges, des musiques joyeuses résonnent dans l'air. Nous rejoignons la file d'attente de la grande roue, les gens discutent et plaisantent, impatients de monter à bord et de profiter de la vue. Enfin, notre tour arrive et nous montons dans la nacelle, moi et mon ami. Alors que nous commençons à monter lentement, le vent caresse doucement nos visages. La ville s'étend sous nos yeux, illuminée par les premières lumières de la nuit qui s'installe peu à peu.