Chapitre 4

131 14 2
                                    

Ma mère vient de crier et je ne sais pas pourquoi. Je l'entends se lever précipitamment de mon lit et se diriger je ne sais trop où.

Pourquoi elle s'affole ? Les bips continuent leur rythme effréné, je ne sais pas ce qui se passe.

- Edwige, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu appelles les infirmières ?

- Je crois avoir senti quelque chose.

Hein ? Mais qu'est-ce qu'elle a senti ? Elle a un mauvais pressentiment ? Pourquoi ?

Et ces bips qui continuent d'accélérer ! Il est nécessaire que je me calme mais malgré cela je ne sais pas comment faire. Je ne me sens pas comme d'habitude, j'ai l'impression de ne rien contrôler. Enfin, si je parviens à contrôler un tant soit peu quelque chose. Pourquoi elle appelle les infirmières ? A cause de ces satanés bips qui nous cassent les oreilles ? Il va falloir que quelqu'un arrive rapidement car je ne veux pas que ma mère subisse encore plus de stress et d'inquiétude que ce qu'elle supporte déjà.

- Qu'est-ce que tu as senti ?

Ma mère ne répond pas à Louisa car on entend la porte s'ouvrir juste à ce moment-là.

- Vous avez appelé ?

Merde, ce n'est pas ma Sauveuse. Ça ne va pas m'aider à me calmer. Il n'y a qu'elle qui sait le faire. Cela étant, peut-être qu'elle ne travaille pas aujourd'hui ? Elle ne peut pas être constamment là.

- Oui Mademoiselle, il... il a bougé.

Quoi ?!

- Comment ça ?

- J'avais sa main dans la mienne, et j'ai senti ses doigts bouger.

- Vous êtes sûre ?

Non mais traite ma mère de folle pendant que tu y es !

- Oui et la machine avec tous ces bips ne s'arrête pas.

- Ok. Je vais vérifier.

J'entends ma mère laisser sa place à l'infirmière venue nous rejoindre.

- Monsieur Leroy, vous m'entendez ? Pouvez-vous réessayer de bouger vos doigts ?

Je tente de me concentrer. Je ne sais pas comment j'ai réussi à faire bouger mes doigts juste avant pour que ma mère le sente. J'avais le sentiment de ne pas réussir à faire le moindre mouvement mais ma mère l'a ressenti. Je m'emploie à visualiser ma main et le mouvement de mes phalanges mais j'ai l'impression que rien ne se passe. L'infirmière reste silencieuse. Les bips continuent.

- Monsieur Leroy, calmez-vous et concentrez-vous sur ma main.

Elle est marrante elle, elle s'imagine que c'est facile ?

Je continue de me focaliser sur mes doigts et j'ai l'impression que les secondes s'égrènent, peut-être des minutes même, mais, rien ne se passe. Il est primordial que ces bips cessent. Je pense à la seule chose qui me calme à chaque fois : la voix de ma Sauveuse lorsqu'elle me demande de m'apaiser et m'affirme que tout va bien. Ma mère, qui a pris la parole et qui m'encourage également m'aide à me tranquilliser aussi. Ça a l'air de fonctionner car les sons de la machine s'espacent. Cependant, je sens la déception dans le soupir que pousse la seule femme de ma vie lorsqu'elle constate, avec l'infirmière, que je ne bouge pas.

- Désolée Madame mais il n'y a aucun signe.

- Pourtant je suis certaine de l'avoir senti.

- Je ne prétends pas que c'est impossible. Mais parfois, ce sont tout simplement les terminaisons nerveuses qui s'activent. Ce qui est encourageant. Il faut garder espoir.

Le PatientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant