A peine somme-nous arrivés, que ma mère a pris Emma dans ses bras.
Bon bah, belle entrée en matière Maman.
Ma Sauveuse paraît, dans un premier temps, étonnée par cet élan de sympathie mais lui rend son étreinte avec sincérité.
- Je suis ravie de vous revoir.
- Moi aussi Mme Leroy.
- Appelez-moi Edwige ma chère.
- Uniquement si vous me tutoyer.
Maman accepta avec plaisir cette requête. Tout ceci prouve qu'Emma est réellement une femme a part car ma mère n'accorde pas aussi spontanément sa confiance aux étrangers.
Après avoir dit bonjour à mon accompagnatrice, ma mère me prend dans ses bras également. Emma nous regarde d'un air attendri. Elle sait à quel point je suis proche de ma mère et que ce lien s'est encore plus renforcé après le décès de mon père. Je me suis confié à elle sur ce sujet. Nous avons ceci en commun, une très bonne entente avec nos ainés et une belle complicité. Emma a en plus, un lien indéfectible avec son frère.
Après cet accueil chaleureux, ma tendre Maman entreprend de faire visiter la maison de mon enfance à Emma. Ceci tout en lui racontant quelques anecdotes en rapport avec les pièces où nous nous trouvons. Ainsi, celle qui fait battre mon cœur découvre sur quelle marche de l'escalier je me suis ouvert le genou pour la première fois, la porte du grenier qui me faisait peur étant petit, le placard dans lequel je me cachais lorsque je craignais d'être puni après avoir fait une bêtise. J'implore ma mère d'arrêter de sortir ces vieux dossiers qui me mettent mal à l'aise. Ce à quoi Emma répond qu'elle trouve ça mignon et qu'elle aimerait voir à quoi je ressemblais à cette époque. Bien sûr, Maman s'empresse de lui promettre de sortir les albums photos après le repas. Je dois faire une sacrée tête car Emma explose de rire à ce moment-là et surenchérit en spécifiant qu'elle a hâte de les voir.
Oh c'est pas vrai, elles se sont liguées contre moi ! Moi qui étais impatient qu'elles se rencontrent, je me demande maintenant si c'était une bonne idée...
Une fois fini le tour du propriétaire, nous nous installons au salon pour prendre l'apéritif. Ma mère s'éclipse en cuisine pour aller chercher les toasts qu'elle a préparé ce matin. Je fais signe à Emma de s'asseoir pendant que je me dirige vers le meuble bar du salon pour sortir les boissons et les verres appropriés. Emma choisit un Martini, je me serre un whisky et un vin cuit à ma mère. Elle prend systématiquement la même chose, je n'ai pas à lui poser la question. Elle revient avec un plateau de gourmandises salées et Emma écarquille les yeux face à la quantité proposée. Oui, ma mère ne fait jamais les choses à moitié. Elle opte pour le fait qu'il y en ait trop plutôt qu'il en manque. Bien sûr, en hôtesse parfaite, tout est fait maison. Nous trinquons et ma Sauveuse savoure tout ce que ma mère a pu préparer. J'ai remarqué que ma belle est gourmande et j'adore ce trait de personnalité chez elle.
Puis, nous passons sous la véranda pour profiter du soleil apparu pour le reste de la journée et nous mettons à déguster la suite du repas. Nous discutons tous les trois sans malentendu, sans gêne. Elles s'entendent bien mais je n'en suis pas étonné. J'avais déjà vu comme une complicité entre elles à l'hôpital. Maman pose des questions à Emma sur son travail, ses études, sa famille, son fils. Elle se montre particulièrement curieuse et par moments j'interviens pour calmer son interrogatoire. Emma me fait comprendre qu'elle n'est dérangée en aucun cas. Cependant, ma mère a la décence de ne pas parler de son ex-conjoint et des conditions de leur rupture.
Nous sommes à la fin du repas lorsque ça sonne à la porte. Je demande à ma mère si elle attend quelqu'un mais elle est tout aussi surprise que moi. Je me lève et me dirige vers la porte pour ouvrir au visiteur inconnu. Lorsque j'ouvre la porte, je découvre un grand blond, appuyé nonchalamment sur l'encadrure du porche d'entrée avec un sourire en coin. Evidemment, c'est lui, j'aurais dû m'en douter.
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Le Patient
RomanceIl l'entend, mais il ne la voit pas. Elle lui parle, mais il ne peut pas lui répondre. Il sent son parfum délicat flotter dans l'air, mais il ne peut pas la toucher. Le coma, cette prison invisible, l'enferme dans un monde où ses sens sont piégés en...