Chapitre 41

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Je suis devant la porte de la chambre d'hôpital de ma belle. Pendant que Tiffany me guidait au travers des couloirs, elle m'a expliqué qu'Emma est déshydratée et anémiée. C'est le résultat de ces quelques mois de déprime. Cela l'a fatiguée et lui a provoqué des carences en fer, magnésium et vitamines. Ils l'ont mise sous perfusion pour la rebooster.

Puis, elle m'a laissé seul et est retourné à son poste. J'hésite une seconde avant d'ouvrir.

Comment va-t-elle m'accueillir ? Après ce que m'a dit son amie, il n'y a pas de raison que ce soit un mauvais accueil. C'est elle qui m'a appelé après tout.

Allez mon gars, inspire en grand coup, et va la rejoindre.

J'appuie sur la poignée et entre enfin dans cette chambre ou je vais pouvoir la retrouver. Elle est allongée dans son lit, la tête tournée sur le côté, les yeux fermés. Son bras est relié au goutte à goutte qui lui administre le cocktail Molotov censé la remettre sur pied.

Je m'avance doucement, elle semble dormir. Mon Dieu qu'est-ce qu'elle est belle ! Malgré sa petite mine, je la trouve toujours aussi superbe. Elle semble apaisée. Ses traits sont détendus, sans doute par le fait qu'elle se soit assoupie. Je lui prends la main et la porte à mes lèvres. Quelle douce sensation de pouvoir à nouveau sentir sa peau contre ma bouche.

Je me rapproche et lui caresse les cheveux, pose un baiser sur son front et j'hume son parfum vanille. Je me shoote même, ça m'a trop manqué. Je m'assois à ses côtés et la contemple alors qu'elle semble être en pleine quiétude dans ses songes. Je souris comme un bêta. Je suis content de pouvoir à nouveau l'admirer, contempler sa beauté et l'aura qui émane systématiquement d'elle.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé lorsque Tiffany fait irruption dans la chambre. Elle vérifie le pouls et la perfusion de son amie et lui caresse la joue. Il y a tellement de tendresse dans son geste que je mesure l'ampleur des sentiments qui les lient. Elle s'est montrée forte et rassurante mais elle a dû être terrifiée de voir son amie perdre connaissance.

La jolie blonde m'informe qu'elle a appelé Raphaël pour le prévenir qui lui-même se chargeait d'avertir leurs parents. Puis elle me dit que l'heure des visites est finie, mais face à mon air déterminé et résolu, elle me dit que je peux rester auprès d'Emma pour la nuit. Elle m'amène une couverture et de quoi manger et m'annonce qu'elle repassera avant de quitter sa garde le lendemain matin. Je la remercie à nouveau et reporte mon attention sur ma belle endormie.

*****

Je me suis assoupi sur le fauteuil que j'ai rapproché de son lit pour ne pas lâcher sa main. Pas très confortable pour dormir mais je m'en fous. Tout ce qui compte, c'est que je suis à côté d'elle et nulle part ailleurs. Mes doigts n'ont pas quitté les siens. Ils se sont même encore plus noués au cours de la nuit.

Je ne sais pas quelle heure il est lorsque je l'entends bouger. J'ouvre les yeux et constate qu'elle est en train de se réveiller. Elle cligne des yeux et semble chercher à se souvenir où elle est avant que son regard ne tombe sur nos doigts enlacés et qu'elle relève son beau visage vers moi. Je luis souris et elle me le rend, timidement, faiblement.

- Tu es venu.

- Je ne pouvais pas être ailleurs.

Elle rougit. Putain, qu'est-ce que ça m'avait manqué ! Ses joues rosies par mes paroles, mes gestes. Ses yeux dans lesquels je pourrais plonger sans cesse. Ses cheveux que j'adore respirer. Je n'en reviens pas qu'elle soit à côté de moi et qu'elle me sourit et qu'elle soit en train de serrer encore plus fort ma main. Cette bulle qui avait éclatée il y a quelques mois est en train de se reformer autour de nous deux.

Le PatientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant