Chapitre 9

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Mes journées sont rythmées par les exercices de rééducation en piscine, en solo ou en groupe. Avec un kiné ou en activité sportive, les soins, les massages, les repas...

Le week-end c'est repos. Enfin, surtout le dimanche car j'ai des séances en balnéo le samedi matin.

Je me suis finalement décidé à partir en centre de rééducation. Laurent m'a recommandé celui où je suis car c'est ici que viennent d'éminents sportifs blessés et qui ont besoin de retourner à leur carrière. Et aussi parce que j'ai les moyens financiers pour pouvoir bénéficier d'un programme parfaitement adapté à mon cas. C'est la particularité de ce centre : chaque programme est adapté à chaque patient. Ainsi, il y a des activités en groupe. Il y a de même beaucoup de soins personnels en fonction de ce qui a besoin d'être travaillé et de la condition physique et psychique du convalescent.

A partir du moment où j'ai donné mon accord, le transfert s'est fait très vite, à peine 2 jours...

Emma était en repos. Je ne lui ai pas dit au revoir. Elle a dû se rendre compte que j'étais parti en reprenant son poste. Après avoir constaté qu'elle avait quelqu'un dans sa vie, il était essentiel que je m'éloigne d'elle. Je ne sais pas pourquoi mais il le fallait. J'estime que je commençais à trop m'attacher à elle. Freud explique cela par la théorie du transfert, le fait de développer des sentiments que l'on pourrait confondre avec des sentiments romantiques vis-à-vis de son soignant. Elle a pris soin de moi comme une infirmière est tenue de le faire. Mais elle avait un truc en plus. La gentillesse, la compassion. Mais elle est comme ça avec tout le monde. Elle agissait de la même façon avec ma mère. Je n'avais pas le droit à un traitement particulier, il était nécessaire que je m'en rende compte. J'étais devenu trop vulnérable, je n'étais pas en situation de me le permettre...

Et pourtant, ça fait 2 mois que je suis dans ce centre de rééducation et mes pensées continuent d'être occupées par elle...

Le dimanche est ouvert aux visites. Une vaste salle avec des fauteuils et des canapés disposés un peu partout est aménagée pour cela. Nous pouvons recevoir nos visiteurs dans nos chambres mais l'espace mis à disposition est quand même plus convivial. La semaine, on peut s'y installer pour lire, regarder la télé, discuter avec les autres.

Tous types de patients sont ici comme des enfants ou des personnes âgées. Mais, comme me l'avait dit Laurent, il y a principalement des sportifs. Des grands, même de très grands sportifs. C'est pour cela que les accès sont strictement réglementés. Si quelqu'un compte venir nous voir, ils sont tenus de s'inscrire sur une liste 48h à l'avance et nous avons à attester que nous connaissons les personnes. Ils ont l'obligation de présenter leur papier d'identité à l'entrée et sont fouillés. Il y a des vigiles aussi. Il y a parmi nous un ancien champion olympique qui s'est lancé dans la politique récemment et il a son propre garde du corps. Bref, je comprends que ce centre coûte cher et que malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui peut se le permettre. En raison de tout le personnel que nécessite les programmes spécifiques et la sécurité.

Etant donné qu'il y a un peu de personnes connus ici, j'ai moins de groupies qu'à l'hôpital. Eh oui, on n'a pas les moyens de lutter face à la célébrité de certain. Mais je fais quand même mon effet. Les infirmières me lancent des sourires enjôleurs et me dévorent des yeux.

Il m'est arrivé d'aller chez ma mère certain dimanche lorsqu'elle n'avait pas la possibilité de venir. Un VSL est venu me chercher et m'a ramené.

On est samedi après-midi et Ethan vient d'arriver. Je suis allé l'accueillir à l'entrée car je me déplace en béquille maintenant. Deux au départ et à présent je n'ai besoin que plus d'une. Après notre habituelle accolade, on s'installe dans le salon. Il regarde autour de lui. Je sais qu'il est en train de faire son repérage auprès des femmes présentes.

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