Chapitre 17

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J'ai discuté avec la sœur d'Ethan. Après avoir été déconcertée par ce que je lui ai avoué, elle a commencé par me taquiner sur le fait que moi, Luke, le grand coureur de jupons, ne sait pas comment agir pour séduire une femme. Je peux admettre que cela la déroute, elle me connaît aussi bien que son frère. Elle est donc parfaitement aux faits de nos habitudes.

Après s'être bien moqué de moi (et elle s'en est donné à cœur joie), elle a repris son calme en voyant que j'étais sérieux, perdu, décontenancé et avait réellement besoin de son aide. Elle m'a conseillé de rester moi-même, car, elle m'a assuré que sous mes airs de mauvais garçon, je suis quelqu'un de gentil, compréhensif et ouvert. Elle m'a rassuré en me certifiant que j'ai toutes les qualités requises pour pouvoir convaincre Emma de me faire confiance. Puis, elle m'a suggéré d'emmener celle qui ne cesse d'occuper mes pensées dans un endroit qu'elle aimerait assurément. En repensant au peu que j'ai eu la possibilité d'apprendre sur elle, j'ai trouvé l'endroit idéal.

Le samedi suivant, ma Sauveuse a quitté son travail en milieu de soirée. N'ayant pas son fils jusqu'au lendemain, elle a accepté ma proposition de sortie. Je suis allé la chercher chez elle et lorsqu'elle est apparue, un sourire a pris place sur mes lèvres. Elle est absolument ravissante dans la petite jupe patineuse bleu nuit qu'elle porte avec un haut ornementé de petit strass dans le décolleté discret. Le tout agrémenté de petites bottines à talons. Elle est superbe. Et je me suis dit qu'avec mon jean brut, mes sneakers et ma chemise décontractée, on est bien assortis.

Je lui ai ouvert la portière de ma voiture pour qu'elle puisse s'y installer. Au moment où j'ai démarré, elle m'a demandé où on allait, mais je lui ai rétorqué que c'était un secret. Elle n'a pas insisté, semblant accepter le fait de ne pas savoir où je l'emmène. J'en ai déduit qu'elle doit aimer être surprise. J'ai surtout constaté qu'elle ne craint pas ce que je peux lui avoir réservé pour cette soirée. C'est bon signe selon moi.

Nous venons d'entrer dans le club où j'ai pris le parti de l'emmener. C'est un endroit que je connais parfaitement, dans un cadre feutré et une ambiance intimiste. L'acoustique y est impeccable bénéficiant d'une proximité avec les artistes et d'une programmation d'immense qualité. Je la guide à l'intérieur en lui ouvrant la porte et posant ma main dans le bas de son dos pour la faire entrer. En découvrant le lieu, elle écarquille en grand ses yeux et une lueur d'étonnement apparaît sur son visage en se tournant vers moi.

- Comment tu as su que j'aimais le jazz ?

- Ta sonnerie de téléphone.

Elle lève un sourcil interrogateur.

- Un classique d'Otis Redding, mais connu surtout des puristes. Et j'ai vu l'affiche de Louis Armstrong dans ton salon.

- Tu aimes aussi le jazz ?

- Absolument. C'était le style de musique préféré de mon père. Il m'a transmis sa passion.

Je sais que lors d'une de leurs conversations à l'hôpital, ma mère lui a confié être veuve. Donc elle n'est pas surprise par le fait que je parle de lui au passé.

- Eh bien, je te voyais plutôt fan de rock.

- J'aime également. Je te l'ai dit Emma, j'ai plusieurs facettes.

- Oui. Certaines sont plus plaisantes que d'autres.

Merde pourquoi j'ai dit ça moi ? Elle est clairement en train de parler de mon image de tombeur. Pourquoi je l'ai amené sur ce terrain ? Je me suis fait avoir sur ce coup-là, je ne m'y attendais pas. J'estime que je dois faire attention à ce que je dis, car elle ne me loupera pas.

Le PatientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant