Chapitre 34 : Réveille-toi !

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Stiles :

Ça fait maintenant une semaine que Derek est revenu et qu'il est plongé dans ce sommeil éternel. Je vois bien qu'Éli désespère de plus en plus. Il perd patience et ne sait plus où donner de la tête. Il tourne en rond comme un lion en cage, ne sachant plus à quoi s'accrocher pour tenir le coup. Il perd complètement espoir et je ne sais absolument pas comment l'aider à lui remonter le moral. Le voir dépérir sur ce clic-clac en tenant la main de son père qui pourrait être la belle au bois dormant, m'inquiète énormément. Il ne sort pas, se nourrit très peu et ne dort pas, préférant garder un œil sur son père. J'ai tout essayé... Je lui ai proposé un tas de choses à faire : sortir, faire du sport, cuisiner. Il a simplement décliné toutes ces propositions. Je n'ai jamais été père, enfin du moins je n'ai jamais accepté ce rôle, alors je n'ai jamais eu à faire face à tout ça. Comment réconforter un fils dont le père revenu d'entre les morts et qui est inconscient depuis plusieurs jours ? Comment l'aider à voir la lumière au bout du tunnel ? Comment le sortir de cette bulle néfaste ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je suis juste perdu entre l'inquiétude d'Éli et la mienne. Heureusement que mon père passe nous voir tous les jours après le travail. Il nous apporte des courses, il vient voir s'il y a des améliorations ou juste prendre de nos nouvelles.

J'ai appelé mon père à la rescousse car hier il n'a pas pu passer et que je ressens le besoin de l'avoir à mes côtés. Lui, au moins, il a l'instinct paternel depuis toujours et maternel depuis le jour où ma mère est décédée. J'espère qu'il pourra m'aider à remonter le moral des troupes. Je vais pouvoir lui parler de mes frayeurs sans pour autant qu'Éli ne les apprennent. Il ne faut pas qu'il me vois défaillir face à la situation, ça pourrait lui détruire les dernières onces d'espoir qui lui restent. Pendant qu'Éli est toujours aux côtés de son père, assis sur le rebord du clic-clac, à lui tenir la main, je fais le ménage. Je dois dire que cela fait maintenant une semaine que cette maison ressemble à une véritable garçonnière. Je voudrais que mon père voit les efforts que je fais en tant qu'adulte responsable. C'est peut-être puéril, mais j'ai besoin de me prouver à moi-même et aux autres que je sais gérer et qu'ils peuvent me faire à nouveau confiance. L'ancien Stiles ne reviendra pas puisqu'il a été beaucoup trop fissuré, mais son âme pure essaie de refaire surface et c'est plutôt bon signe.

On frappe à la porte et je sais que c'est mon père qui est enfin arrivé avec plus de trente minutes de retard, mais je m'en fiche puisqu'il est là. Je pars lui ouvrir la porte et lui saute au cou, le serrant fort dans mes bras.

- Ça va fiston ?

- Merci d'être venu papa !

Je me détache de lui soulagé par sa présence. Ça me fait un bien fou qu'il soit là.

- Comment va Éli ?

Je donne un coup de tête en lui faisant les grands yeux, comme pour lui dire qu'il est dans le salon.

- Ça ne change pas... répondis-je simplement.

Je le laisse entrer, il essuie ses chaussures sur le tapis "welcome".

- Désolé d'être en retard, mais je suis passé chez Mélissa qui nous a préparé à manger pour ce midi.

Il me tend un énorme plat. J'ôte le couvercle et aperçois le couscous alléchant. Les effluves de viandes et de légumes frais m'ouvrent l'appétit avant de le refermer.

- Tu as été chez Mélissa ? demandé-je très suspicieux de cet aveux.

- Oui, elle m'a demandé des nouvelles de Derek, Éli et toi, c'était l'occasion de parler avec elle.

Je lui prend le plat des mains.

- Ouai, ouai, c'est ce qu'on dit.

Je m'aventure dans la pièce principale et il me suit à la trace.

Le destin d'ÉliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant