Chapitre 35 : Retrouvailles

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Stiles :

J'angoisse à l'idée d'être seul avec Derek. Pourquoi fallait-il que mon père nous laisse sans remords et qu'il parte en compagnie d'Éli. J'ai cette boule dans le ventre qui ne cesse de grandir, me broyant les boyaux dans tous les sens. Je reste immobile, assit sur le bord du clic-clac, à fixer lamentablement la porte comme si j'espérais la réapparition soudaine de nos deux fugueurs. En réalité, je le souhaite plus que quiconque. Mes mains sont moites et le fait de jouer avec n'arrange rien. Je les frotte sur mon pantalon voulant que l'humidité s'imprègne dans le tissu. Je mords l'intérieur de mes lèvres à m'en manger la peau, signe de stress évident chez moi. Ça fait longtemps que je n'étais pas dans un tel état, dans une telle détresse. Derek doit sentir mon odeur nauséabonde et ça me dépite puisque je ne peux rien lui cacher grâce à ses sens surdéveloppés. Et en même temps, j'ai cette envie débordante de déballer mon sac, de m'excuser des centaines de milliers de fois, de lui dire ce que je ressens. J'aimerais simplement pouvoir m'expliquer sur cette horrible attitude que j'ai eue avec lui, sur l'abandon et ma fuite pendant toutes ses années. Je voudrais tellement tout balancer, pourtant il y a cette barrière qui est bien présente comme si mes lèvres étaient cousues entre elles. La peur me bloque et me rend muet. J'arrive à sentir cette tension qui flotte dans la pièce tel un nuage noir au-dessus de nos tête et qui me tend davantage. Je baisse à nouveau le visage, perdu dans mes songes.

Sa peau contre la mienne me fait sortir de mes pensées. Ce contact me rappelle tellement de belles choses qu'on a vécues durant cette fameuse soirée. Certes, ce n'était qu'une nuit, mais une nuit des plus intenses. Je me souviens de ses lèvres sur les miennes et qui se déposent partout sur moi ; de ses mains qui se baladent sur mon corps sans aucune pudeur ; de sa peau brûlante contre la mienne me faisant frissonner comme jamais ; de l'union de deux corps et de deux âmes, remplissant mon cœur d'une joie intense. Je me réapproprie mon enveloppe corporelle et me rends compte qu'il a posé sa main sur ma joue.

- Stiles ?

Je sursaute légèrement et colle un peu plus ma joue contre sa paume. Son pouce me caresse discrètement, me faisant trembler de bonheur.

- Je suis désolé ! répété-je une fois de plus la voix tremblante.

- Hey ! fait-il en invitant à le regarder.

Je me retrouve bien trop proche de lui. Ses lèvres si tentantes sont à quelques millimètres des miennes et je ne peux pas m'empêcher de loucher dessus. Si je m'en sentais encore légitime, je les dévorerais tout de suite, mais je n'ai pas le droit de lui faire ça. Pas après tout ce qu'il s'est passé entre nous.

- Tu es vraiment là ? demande-t-il fébrilement avec de petites fêlures dans la voix.

Je n'arrive pas à lui répondre puisqu'aucun son ne veux sortir de ma bouche, alors j'hoche la tête en faisant des "oui". Il pose son front contre le mien et me fixe comme si j'étais un mirage prêt à s'évaporer à tout moment. Il ferme ensuite ses paupières, gesticulant légèrement en me reniflant pour être certain de ma présence.

- Tu es là, Stiles ? demande-t-il à nouveau pour être sûr.

- Oui, réussis-je à répondre dans un brisement de voix.

- Je ne comprends pas... Tu n'étais plus là... Je... bafouille-t-il en gigotant sa tête contre mon front. Est-ce que je suis dans une dimension parallèle ?

- Non, tu es bien revenu Derek ! répondis-je en mettant ma main sur celle qui est sur ma joue, voulant lui prouver que c'est bien moi.

- Ce n'est pas possible... continue-t-il la voix tremblante. Ma tête me joue encore des tours...

Le destin d'ÉliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant