Chapitre 15 : L'inévitable

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J'aimerai vraiment avoir vos avis sur ce chapitre !!! S'il vous plaît 🙏
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Éli :

Après une heure et quart de route, voilà maintenant une demi heure que je suis garé au pied de cette barre d'immeuble sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles. Stiles fait certainement encore partie du FBI, alors il doit bien gagner sa vie. En observant le bâtiment où il habite par la fenêtre de la Jeep, je constate que l'endroit est chic et raffiné. C'est une résidence sécurisée et l'interphone à l'air de posséder une caméra. Je ne peux pas sonner en bas puisqu'il ne m'ouvrira jamais cette première porte. Il faut que j'arrive directement à son étage, devant chez lui afin qu'il ne puisse pas se défiler. Je réfléchis encore et encore. Je suis toujours assis côté conducteur, les mains serrées sur le volant à attendre que ça se passe. J'ai cette boule d'angoisse coincée dans la gorge. Il va bien falloir que je me lance, que je trouve un moyen d'atteindre mes objectifs. J'enlève la clef du contact et me prépare à surgir de ma voiture à la première occasion qui s'offrira à moi.

Je n'en peux plus d'attendre. La patience n'est pas l'une de mes principales qualités, au contraire même. J'ai laissé ma voiture pour tourner dans le quartier. Les bâtiments se ressemblent et au milieu de quatre d'entre eux se trouve une piscine. C'est incroyable ! Je crois que j'aurais aimé grandir ici. Pouvoir me baigner quand ça me chante, le weekend, en rentrant de l'école. Quel enfant ne voudrait pas de ça ? Soudain, je m'arrête dans ma réflexion. S'il avait eu des enfants de manière tout à fait humaine ? Comment réagirais-je en voyant son bonheur éclater devant mes yeux ? Alors que moi, j'ai dû vivre avec un seul parent qui plus est vivait dans l'ombre d'un amour perdu. Je ne me plains pas de ma vie auprès de mon père, mais je pense que s'il avait été pleinement heureux et comblé, ça aurait pu être bien mieux. J'aurais aimé le voir amoureux. Qu'il puisse donner son amour à quelqu'un d'autre que moi, à un adulte qui lui aurait donné le sourire tous les jours. Je me remets en route vers le bâtiment où Stiles habite. J'entends au loin un couple parler ensemble. La femme cherche ses clefs dans son sac. C'est l'occasion d'y aller. Je cours en leur direction en leur demandant de tenir la porte.

- Vous êtes de la résidence ? se méfie l'homme.

Éli trouve une excuse qui tient la route ! Oui, il m'arrive souvent de me parler à moi-même. Je les suis et monte dans l'ascenseur.

- Oui, nous avons emménagé, il n'y a pas longtemps dans le quartier. J'ai perdu mes clefs aujourd'hui au lycée. Alors je vais aller chez la voisine, en espérant qu'elle soit là.

- Si elle n'est pas là, sonne à l'appartement seize, me propose la femme.

- C'est au deuxième étage, ajoute son copain.

- Merci beaucoup !

Ils sortent de l'ascenseur et je descends à l'étage du dessus. Je sais qu'il habite au numéro vingt-quatre. Je trouve ça drôle car je me souviens d'un cliché que j'ai trouvé hier dans son album photo. Le vingt-quatre était le chiffre qu'il portait lorsqu'il jouait à lacrosse. Au lieu de rester planté dans le couloir où je pourrais être démasqué sans le vouloir, je vais me planquer dans la cage d'escalier. J'ai besoin de calmer mes angoisses et de trouver le courage nécessaire pour aller frapper à sa porte. Je m'assois sur les marches et souffle. Depuis que je suis au courant que Stiles est la personne qui m'a mis au monde, j'ai cette envie intrépide de le rencontrer, et pourtant, maintenant que je suis si prêt du but, ma bravoure est retombée comme un soufflet. Pourquoi je ne suis pas assez courageux ? Je repense à mon père et les ressources qu'il me manquait reviennent à la charge pour l'affronter.

Je me relève et fonce vers l'appartement numéro vingt-quatre. Je me plante devant cette porte qui me sépare de lui de quelques mètres. J'inspire et expire profondément afin de garder contenance. Je bombe le torse et lève la tête en essayant de ne pas flancher. Soudain, les paroles de Noah me reviennent en pleine face. Il ne voulait pas que j'aille le voir seul. Il avait peur pour moi. Qui me dit qu'il ne s'en prendrait pas à moi ? Après tout, il ne m'a jamais considéré comme faisant partie de sa famille. Je n'ai pas envie de mourir sous une balle venant du "compagnon" de mon père. D'ailleurs, qu'est-ce qu'il penserait du fait que je rencontre la personne qui l'a fait souffrir toutes ses années ? Il me dirait que je ne suis qu'un petit con. Un gamin intrépide qui ne refléchis pas aux conséquences de ses actes. Probablement égoïste de ne pas avoir écouté les adultes. Et puis merde ! J'en ai marre de trop réfléchir.

Le destin d'ÉliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant