Chapitre 32 : Instinct paternel ou pas ?

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Éli :

Il est quatre heures du matin et je ne dors toujours pas. Je suis anxieux, stressé voire paniqué. En vrai, je ne le sais pas moi-même. Je repense à ce qu'il s'est passé aujourd'hui avec Stiles, à ce qu'il a fait et à la bizarrerie de cette journée. Je pense fort à mon père et espère son réveil imminent. J'ai tellement besoin de lui dire à quel point je l'aime, à quel point j'ai besoin de lui et de retrouver le lien fort qu'on avait avant ma crise d'adolescence. Une chose est sûre, s'il revient à lui, je le devrais entièrement à Stiles. Il remonte beaucoup dans mon estime même si ça n'a pas été fait dans les règles de l'art. Je dois bien avouer que ma colère est redescendue à son point mort. Pouvoir parler, avoir un début de complicité avec lui, me fait du bien. J'en viens même à me demander si Stiles resterait dans le coin si mon père venait à ouvrir les yeux, s'il voudrait qu'une relation naisse entre nous, pourquoi pas un semblant de famille. Je m'assois dans mon lit, allume ma lampe de chevet et pousse en arrière ma tête jusqu'à atteindre le mur. Je regarde le plafond, me demandant si tout ça est bien réel. Aller Éli dis-toi que toute cette histoire se règlera rapidement ! Je souffle désespérément, n'ayant pas confiance en moi. Il faut que j'en ai le cœur net. Je saute de mon lit et m'aventure dans le couloir. Je fixe la porte de chambre de mon père et me rends compte que je n'ai pas entendu Stiles monter à l'étage. Je prends mon courage à deux mains et descends à pas de loup l'escalier qui grince sous mon poids. Quand j'entre dans la pièce à vivre, je remarque Stiles allongé aux côtés de mon père. Cette image attendrissante me réchauffe le cœur. Je m'approche de lui afin de remettre correctement le plaid sur son corps.

- Tu ne dors pas ?

Je sursaute ne m'attendant pas à ce qu'il parle. Je pensais qu'il avait sombré dans l'un de ses rêves les plus fous. Il se retourne sur le dos avant de s'asseoir face à moi.

- Tu avais peur que je l'enlève ? demande-t-il en souriant.

- Disons que je préfère rester sur mes gardes, répondis-je sournoisement.

Il me sourit. J'ai l'impression de voir une lueur de fierté dans ses yeux. Les miens dévient sur le corps de mon père.

- Tu n'es pas monté ?

- J'ai préféré garder un œil sur lui, annonce-t-il en donnant un coup de tête vers la personne concernée.

- C'est gentil de ta part.

- Non, c'est normal.

Un silence presque dérangeant s'installe entre nous. J'observe toujours mon père. Et dire qu'il est là, devant moi, en chair et en os. Je crois que je n'en reviens toujours pas.

- Tu crois qu'il se réveillera rapidement ? demandé-je avec innocence.

Je pense que j'ai besoin qu'on me rassure, qu'on me materne, qu'on me dise que tout ira bien. Il ne me lâche pas du regard.

- J'en suis convaincu !

Il me répond du tac au tac, sans une once de doute ou d'incertitude. Il me redonne foi en la vie. Cependant son visage se tourne vers mon père, il avale difficilement sa salive.

- Tu sais combien de temps a mis Allison pour se réveiller ?

- Quelques heures, pas plus... soufflé-je en constatant que plusieurs heures avaient déjà défilées.

La tristesse envahit les pores de ma peau. Et si mon père ne revenait pas à lui. Et si c'était une version de lui-même que personne ne veut connaître. Et si un être supérieur avait pris possession de son enveloppe corporelle. Et si...

- Éli, je te promets de faire le nécessaire pour qu'il se réveille.

- Ouai... soupiré-je de lassitude.

Le destin d'ÉliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant