Chapitre 47 : Jalousie excessive

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Télio :

Derek vient de se lever et de retourner auprès de Stiles. Je crois qu'ils devaient faire le ménage dans la maison. Ce qu'il vient de me dire me fait vraiment plaisir. Je n'avais pas entendu ces mots-là depuis un moment. En fait, depuis la mort de ma mère. Mon cœur a dû mal à se calmer, tambourinant toujours aussi fort dans ma poitrine. Ça me fait du bien de voir qu'il tient à moi et qu'il veuille que je fasse partie intégrante de sa vie. Il a la même lueur qui brille dans ses yeux que celle qu'avait ma mère : ceux qui me rassure vraiment. Je n'arrive pas à me remettre dans ma lecture face à ce qu'il vient de se passer. C'est juste incroyable. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti autant de choses d'un coup.

- Ne t'attache pas trop, tu seras vite remplacé !

Je sursaute, ne m'attendant pas à ce qu'il y ait un intrus proche de moi. Sa voix me fait frissonner, pourtant pour une fois, il ne me menace pas et ne me traite pas. Tous mes muscles se tendent et je me crispe à mon livre comme s'il pouvait être un bouclier. Avec un courage immense, je tourne le visage à gauche et tombe sur Éli adossé contre le mur. Je le dévisage avant de baisser instantanément le menton et de fermer les yeux. Je respire profondément en essayant de ne pas avoir trop peur, mais c'est peine perdue. Il me fout les jetons. Son sourire de vainqueur insatisfait me fait peur puisqu'il donne l'impression de ressentir la frayeur qu'il me procure.

- Me regarde pas comme ça... Ils ne t'ont rien dit, j'imagine !

Qu'auraient dû me dire mon père et Derek ? Je n'en ai pas la moindre idée. Serait-ce encore une de ces ruses pour me faire flipper davantage ? Son silence me paraît une éternité. Ça a le don de rajouter du suspens à ces paroles qui ne sortent de nulle part. Je veux savoir de quoi il parle, et pourtant, je suis dans l'incapacité de lui en demander plus.

- Ils vont avoir un bébé... souffle-t-il d'amertume.

Sa voix est froide et sèche, laissant la haine prendre possession de lui. Je le vois presque détruit par cette nouvelle et cette image de lui me donne le courage nécessaire pour ouvrir la bouche.

- C'est long une adoption... dis-je naïvement en essayant de le rassurer. En plus, ça ne marche pas à tous les coups !

Il me dévisage de haut en bas comme si j'avais dit la plus grosse connerie de ma vie. Il lâche le mur pour se mettre face à moi et s'agenouille. Il m'agrippe par le colbac et me soulève sans la moindre difficulté. D'où, il a une force herculéenne ? Suis-je si léger que ça ? Le souffle coupé par ce geste dès plus extraordinairement inquiétant, je me laisse simplement faire. De toute façon, je me ferais certainement massacrer si j'osais répliquer.

- Viens là, p'tit con ! dit-il les mâchoires serrées en me jetant en avant.

J'atterris sur mes pieds avec une chance incroyable, trébuchant presque, mais il me pousse une fois de plus dans le dos.

- Avance, sale gosse...

Je suis à deux doigts de me faire dessus tellement j'ai peur. J'ai envie de gueuler pour que quelqu'un m'entende et vienne à ma rescousse, mais je suis paralisé face à ce fou. Je ne peux que lui obéir en espèrant qu'il ne fasse rien de stupide ou de grave. J'aimerais m'en sortir indemne.

Il continue de me pousser violemment dans le dos, voulant que j'avance plus vite. Pourquoi on part vers la forêt ? L'angoisse fulmine en moi, me rappelant à quel point je suis lâche. En même temps, comment être courageux face à un mec de quatre ans mon aîné, plutôt musclé alors que je suis une crevette ? J'ai plutôt intérêt à coopérer. Ça y est, on s'enfonce doucement dans cette densité d'arbres. C'est souvent dans ce genre d'endroits qu'il se passe des drames pas possible dans les films et séries. Serait-il capable de me tuer ? Je n'ose pas me retourner. Une énième pulsion dans le dos, me fait perdre l'équilibre et je m'écrase contre le sol. Les genoux égratignés et les bras légèrement entaillés me font mal.

Le destin d'ÉliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant