Chapitre 40 : Régler ses affaires

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Stiles :

Un petit sac à dos jeté négligemment sur mon épaule que je dépose dans le coffre de la voiture tout en soufflant fortement. Je sais que ça ne sera pas une partie de plaisir une fois que je serai à Los Angeles. Entre quitter Karen en douceur même si je sais que je n'ai pas la délicatesse pour faire ça et déloger Télio de sa nouvelle demeure, ça risque de s'envenimer bien trop vite. Je ferme le coffre et m'assois sur le rebord de la voiture. Je regarde le ciel orangé comme s'il pouvait me donner des conseils face à tous mes doutes et mes incertitudes. Les rayons commencent à pointer le bout de leur nez, réchauffant la surface de ma peau qui me donne une agréable sensation.

- Tu m'as l'air bien pensif.

Je fais un saut de quinze mètres, tellement il m'a fait flipper. Je pose la main sur mon cœur, pantelant, essayant de calmer les palpitations irrégulières dans ma poitrine.

- Hey Stiles, tout va bien ! Ce n'est que moi.

Il s'approche et tend les bras vers moi pour attraper mes mains.

- N'apparaît pas comme un fantôme sorti de nul part.

Je lui prends et il me tire à lui pour glisser ses bras autour de ma taille.

- Ça y est, tout est prêt ?

J'hoche le visage de bas en haut pour affirmer ses dires.

- Écoute Stiles, je peux m'arranger avec ton père pour reprendre le travail un autre jour.

- Tu n'étais pas censé être mort ?

- Si mais comme personne n'avait ma dépouille, j'étais juste porté disparu et il faut croire que j'ai réapparu comme par magie, annonce-t-il un sourire nargueur sur les lèvres, en me faisant un clin d'œil.

- Et ça sera quoi ton histoire ? Car tes collègues vont te le demander.

- Retenu en otage... souffle-t-il. Non, je n'en sais rien puisque je dois en parler avec ton père avant d'y aller.

- Tu vois, tu as tes soucis à gérer.

- Oui, mais ça peut attendre ça... Je veux être là pour toi...

- Derek, arrête ! Je sais ce que tu fais !

Il me dévisage l'air de dire que je raconte des carabistouilles.

- Je sais que tu n'as plus confiance en moi... et c'est bien normal après tout ce qu'il s'est passé il y a quinze ans, dis-je en lui caressant la joue. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette confiance fasse son retour dans ta vie...

Je fuis ce regard qui en dit long sur cette incertitude qu'il a que je tienne réellement parole.

- Derek, je reviendrai ce soir ou au plus tard demain. Je... Je ne ferai pas deux fois la même erreur et tu t'en rendras compte avec le temps.

Il me relève le menton, mais cette fois, c'est lui qui regarde ses pieds.

- Je suis désolé Stiles d'être comme ça...

- Ne sois pas désolé. Tout est de ma faute, mais je me rattraperai.

Je l'embrasse tel un dernier baiser passionné entre deux âmes sœurs. Je sais que Derek va agoniser un peu plus à chaque second qui passera. L'angoisse qu'il vivra pendant mon absence sera pire que de la torture. Je compte bien lui prouver que ma parole est sacrée pour que la confiance se réinstalle entre lui et moi. Je m'assois dans la voiture et Derek se met sur le côté tout en passant ses mains dans les cheveux comme s'il était foutu d'avance. Les doigts cramponnés sur le volant, je suis fin prêt à reprendre la route en direction de Los Angeles. Je démarre, fais un signe à Derek et disparaît, en m'enfonçant dans la rue.

Le destin d'ÉliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant