Le prince se tenait dans une des salles obscures du palais, où seules quelques torches vacillantes éclairaient les murs de pierre froide. Assis, sur une modeste chaise en bois, une jambe par-dessus l'autre et les bras croisés, il toisait les deux domestiques fasse à lui. Dans un coin, Verion attendait tranquillement.
- Sujet A dont je me fiche du nom, commença-t-il sur un ton calme mais pénétrant. Tu es l'un des esclaves de Raphiel, je me trompe ?
- Non, c'est exact, mon prince, répondit ce dernier en examinant la cave d'un air méfiant.
- Ce n'est pas de chance, aspires-tu à quitter ce poste, réponds-moi sincèrement ?
Connu pour être un Exelixi théâtralement cruel, Sujet A devait avoir subi bien des tortures.
- Oui, mon prince, je ne désire rien d'autre au monde.
Satisfait qu'il ait employé le mot désir, un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres.
- Sujet B, tu es l'amante de Sujet A et travaille comme servante pour les invités du roi, c'est bien ça ?
- En effet, mon prince, affirma-t-elle en lissant la poche de son tablier avec un malaise apparent.
- Parfait, j'avais besoin d'un couple. Soit, Sujet A, aimerais-tu rejoindre Sujet B afin d'exercer le même poste ?
Les deux domestiques se jetèrent un regard plein d'espoir qui ne fit qu'amusé le jeune homme.
- Si cela était possible, oui, ce serait parfait, avoua le domestique sur un ton enthousiaste.
- Je comprends, ta vie serait tellement meilleure, tu n'aurais plus à subir les pièces horribles de Raphiel et mise à part quelques courbettes, tu pourrais travailler confortablement au palais. Tu en as envie, n'est-ce pas ? redemanda le prince dont la voix s'enroulait autour de sujet A tel un serpent. Malheureusement, il n'y a aucun poste vacant.
Tout en se concentrant au maximum sur son fil imaginaire, Hélios étudia le visage des domestiques se décomposer.
- Or, cette vie de confort est à ta portée, juste à ta droite plus précisément. La seule chose qui t'en empêche, c'est sujet B, débarrasses-en-toi et cette vie est ta toi, je pourrais même faire en sorte que tu aies des jours de repos.
- Quoi ! S'exclama, Sujet A avec horreur. Je préfère passer le restant de mes jours à servir Raphiel que de sacrifier la femme que j'aime.
À présent, la servante dévisageait le prince avec effroi.
- Comme c'est touchant, la femme que j'aime, moi, elle m'aurait sacrifié sans même attendre de contrepartie. Réfléchis bien sujet A, tu l'aimes certes, mais l'envie et la facilité avec laquelle tu pourrais saisir ce poste ne te fait-elle pas envie ? Sur la table à côté de vous, il y a un poignard, saisis-le, tue sujet B et tous tes problèmes prendront fin.
Enfin ! Il ne fallut qu'une courte seconde pour qu'Hélios aperçoive le fil de l'envie de Sujet A. Tel un prédateur, il s'empressa de le saisir avant de tirer dessus jusqu'à trouver l' "envie", semblable à une sphère, du domestique. Alors, comme s'il détenait une pompe pour la gonfler, Hélios là pressa une première fois, ce qui fit grimacer sujet A.
- Fais-le, ordonna Hélios.
Malgré son refus, Sujet A ne pouvait pas s'empêcher de regarder la dague sous les inutiles tentatives de Sujet B pour le retenir. Hélios exerça une autre pression. Pour s'empêcher de commettre un acte irréparable, le domestique que l'envie inexorable poussait vers l'interdit recula d'un pas.
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The blood heiress
FantasyDans un nouveau monde aux lois naturelles chaotique, les nobles détiennent l'autorité absolue. Tous réunis sur Kardia, la ville cœur du continent, Ils mènent une vie de luxure et jouissent de pouvoirs fabuleux. À l'inverse, les incompatibles, simpl...