Chapitre 45

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Hélios faisait les cents pas, à bout de nerfs, il s'agrippait la tête tel un dégénéré. Cela faisait plus d'une semaine que l'armée, les exelixis sont père et Nerezzya avaient disparus. Il comprenait parfaitement ce que cela voulait dire et où chacun se trouvait actuellement. Malgré tout ce qu'il avait donné, la joie inutile des Kardésiens, il sentait déjà le goût de la défaite approcher.

A genoux, tremblant, il s'imaginait déjà mourir.

- Mon prince, puis-je faire quelque chose pour vous, se risqua Mary qui rentrait avec des serviettes.

Lorsqu'Hélios la vit, il ne brulait dans son regard que la haine. Tel un prédateur, il lui bondit dessus avant d'étrangler son maigre cou de ses deux mains.

- TOI ! hurla-t-il. TU JUBILES, PAS VRAI ? TU PENSES AVOIR GAGNÉ, QUE LES KARDÉSIENS VOUDRONT DE TOI, HEIN !

Toujours par le cou, il fit claquer son crâne contre le parquet.

- JE TE DÉTESTE ! TU N'ES QU'UN PUTAIN DE MONSTRE ! TU NE MERITES QUE DE CREVER !

De plus en plus fort il continua de plaquer son maigre corps de toute ses forces contre le sol. Inutilement, la servante se débâtit, mais il était trop lourd, trop fort.

- CRÉVE NEREZZYA ! BRULE ! DISPARAIS, JE NE VEUX PLUS JAMAIS REVOIR TON VISAGE ! CRÉVE ! CRÉVE CRÉVE !

Le cou de Mary, au même titre que son crane se brisa. Dans un élan de colère, il jeta son corps avec une telle puissance que le mur se déchira.

Des larmes de rage coulèrent le long des joues du prince. Haletant, il tenta de reprendre le contrôle de son corps sans y parvenir. Ce fut lorsqu'il vit le cadavre de Mary dans un coin que la réalité le rattrapa.

Effrayé, il accouru pour la rejoindre. Faiblement, il la secoua de nouveau mais elle n'avait guère plus de tenu qu'un vieux chiffon. Ses larmes se transformèrent en désespoir liquide.

- Non...supplia-t-il d'un ton tremblant. Ne meurs pas Nerezzya. Ne me laisse pas tout seul ici.

La tête contre le corps sans vie de Mary il se laissa aller, complètement perdu.

Quelques heures plus tard, endormis, une bouteille d'élixir entre les mains, Hélios fut réveillé par Vérion.

- Mon prince, elle arrive !

Sans même faire attention à son apparence le prince bondit avant de s'enfuir à la fenêtre la plus proche.

Tandis qu'il se préparait à sauter des centaines de mètres, sa simple vue le raidit.

Le premier pas qu'elle fit sur Kardia se fit ressentir par tout le continent. Après tout ce temps passé aux cotés des exelixis et de son père, jamais une aura ne lui avait paru aussi violente. Comme une tempête dévastatrice écrasant tout sur son passage, la pression qu'elle semblait exercer écrasèrent les Kardésiens sous le choc.

Ses membres s'étaient considérablement allongés au même titre que sa taille. Son visage, de son côté était devenu que plus impérieux, d'une beauté presque illégale. Toutefois ce n'était pas le plus étonnant. Son aura, brumeuse et sombre rendait l'atmosphère qui l'entourait encore plus tempétueuse. A chacun de ses pas, que ce soit ses vêtements d'un rouge habituel ou ses cheveux fascinants, tout planait légèrement autour d'elle comme hors du temp.

A ses pieds, son dynami de plus de douze mètres rampait tel un énorme tonneau d'obscurité.

Un silence de mort tomba sur la ville cœur qui festoyait pourtant sur sa mort. Face à cette apparence plus que divine, personne n'osa faire un pas. Ainsi, lorsque son corps se mit à voler jusqu'aux portes du palais qui s'ouvrirent devant elle, le temps s'arrêta.

The blood heiressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant